À ce jour, une trentaine de communes et d’agglomérations de plus de 200 000 habitants se sont engagées à appliquer la loi de 2017 qui permet aux élus de connaître et d’encadrer le flux des meublés touristiques. “Mais le mouvement est lent, trop lent”, reconnaît Laurent Duc, président d’Umih Hôtellerie, qui est venu rencontrer des élus à Romorantin. Alors que tous les maires et présidents de communautés de communes de Loir-et-Cher avaient été invités par Sabine Ferrand, la présidente départementale de l’Umih 41, seule une toute petite poignée d’élus est venue rencontrer Laurent Duc. “Et pourtant, ils ont tout à y gagner : si les meublés touristiques se déclarent, ils paieront de la taxe de séjour qui alimentera les caisses locales. Et s’ils ne le font pas, ils règleront des amendes qui, là encore, abonderont les finances communales.”
“Il y a des résistances locales”
Alors que Laurent Duc a déjà fait une partie de son tour de France, il en tire un bilan mitigé : “C’est vrai il y a des résistances locales, des lobbys, voire même des refus obstinés comme celui de la ville de Cannes qui veut que rien ne bouge.” Aujourd’hui 90 % des locations meublées ne sont ni enregistrées ni déclarées et le taux d’évasion de la taxe de séjour atteint 80 %. Mais Laurent Duc ne désespère pas et va à la rencontre des élus pour qu’ils engagent la procédure qui débute par la déclaration de changement d’usage de logements transformés en meublés. Inquiet, il annonce la mort de certains centres-villes qui se vident de leurs habitants au profit des touristes de passage. Et la force d’inertie pourrait malheureusement encore jouer à plein : “Quand on approche des élections municipales, plus rien ne bouge et il ne faut surtout pas faire de vagues !”
Publié par Jean-Jacques TALPIN