En France, c'est souvent à table que l'on fait avancer les choses. Pourtant le sujet restauration semble être la patate chaude. Il a d'ailleurs été au centre des discussions de la réunion organisée par l'Umih 69 au restaurant Chez Les Gones, à Lyon, mercredi 18 septembre. Le secteur s'avère truffé de paradoxes. Il est en déficit de main d'oeuvre mais il n'y a pas de politique d'incitation pour l'emploi spécifique à la branche, regrette la profession, hormis le contrat d'avenir obtenu par les professionnels. Autre paradoxe : les Français sont amoureux de leur gastronomie, ils en parlent même quand ils ont terminé de manger !
D'après un sondage Opinion way/Umih, évoqué lors de la réunion sur l'état des lieux de la restauration par l'Umih 69 : c'est le nombre de plats proposés à la carte qui comble les Français (85 %), suivi de près par la convivialité du lieu (84 %) ou encore le service (79 %) et l'accueil (85 %). Enfin, ils sont 73 % à être satisfaits de la qualité des plats servis au restaurant. Cependant, ces Français critiquent les restaurateurs qui les nourrissent. Le même sondage interrogeait : "En pensant au mot restaurant, quels sont les trois mots ou expressions qui vous viennent spontanément à l'esprit ? La réponse : "cher" pour 25 %, "plaisir" pour 23 %, "convivial" pour 16 %. Les Français oublient le coût croissant des matières premières…
Dialogues avec les pouvoirs publics
Les restaurateurs devraient-ils afficher leurs dépenses sur les menus ? Ou bien manifester ? Ce n'est pas à l'ordre du jour, tel que le souligne Philippe Florentin, président des restaurateurs de l'Umih 69. Avec Laurent Duc, président de l'Umih 69, ils dressent un bilan négatif : problèmes de recrutement, - 6,72 % pour le service à table pour le 1er semestre 2012 en France -, chute de fréquentation, baisse du ticket moyen. Seul le snacking progresse.
Ils évoquent aussi les avancées que le secteur a connues depuis plus de dix ans. "Nous avons entamé des dialogues avec les pouvoirs publics pour la défense des professionnels. Notre président charismatique, André Daguin, a défendu la baisse de la TVA en restauration. Le combat était juste et accompagné d'un contrat d'avenir avec des investissements pour l'emploi et la formation", poursuit Laurent Duc.
Les chefs d'entreprise du département souhaitent être entendus par le grand public et les pouvoirs publics. Il n'y aura pas de manifestation mais pas de participation à la Fête de la gastronomie. "C'est la première fois pour les CHR du Rhône que le bilan de création d'entreprise est négatif", déplore Laurent Duc. Si la TVA remonte, on peut redouter les conséquences. En attendant, l'Umih poursuit le dialogue et les propositions. Laurent Duc propose ainsi : "Pourquoi pas une fiscalité différente pour les Maîtres restaurateurs, ou artisans restaurateurs ?"
Publié par Sophie SENTY
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