Pour le cabinet de conseil MKG, l'hôtellerie française devrait afficher une croissance d'environ 1,8 % en 2013, un chiffre comparable à la croissance de 2012. L'hôtellerie et le segment du luxe en général devraient en être les principaux bénéficiaires. L'hôtellerie française est à la croisée des chemins, explique le cabinet, avec une offre globalement en diminution mais qui, pourtant, monte en gamme, poussée par les réglementations et la classification.
Une contraction de la demande s'opère également : "Le secteur est en attente, entre le rétrécissement de l'offre, dû à une perte régulière de chambres avec fermeture d'hôtels, et une contraction de la demande", déclare Georges Panayotis, p.-d.g. de MKG Group.
En 2012, le taux d'occupation (TO) des hôtels français a été de 65,4 %, en baisse de 1,3 point, et les prix moyens ont augmenté de 3,8 %. Ces chiffres sont dopés par l'activité parisienne, la capitale réalisant 82,1 % de TO sur l'année et + 6,6 % de prix moyen, signes d'une hôtellerie qui tourne à plein régime, voire d'une pénurie de chambres. En dehors de Paris, la baisse de fréquentation est significative sur l'ensemble des segments."Cela traduit la baisse d'activité économique en France. En effet les segments budget et économique, concernés par une clientèle d'affaires et nationale, sont en diminution en 2012, ce qui semble être le reflet des difficultés économiques des entreprises", estime Vanguelis Panayotis, directeur du développement de MKG.
Accélération des demandes de classement
Si le marché hôtelier français est à une période charnière, c'est aussi parce qu'il est en profonde mutation. Alors qu'au 1er semestre 2009, sept hôtels seulement avaient adopté la nouvelle classification hôtelière, au deuxième semestre 2012, ils étaient 11 400, une nouvelle accélération étant attendue pour 2013 avec la mise en place de visites de contrôle par la DGCCRF.
Parallèlement à l'hôtellerie, le marché des résidences hôtelières se porte bien, avec une offre mieux répartie sur tout le territoire national. Les résidences ont enregistré en 2012 une hausse de leur prix moyens de 6,8 %, ce qui, par effet mécanique, a eu une incidence sur les RevPAR, en hausse de 6,5 %, "sans doute un effet de rattrapage pour des prix pratiqués relativement bas", souligne Vanguelis Panayotis. Toutefois, la modification des réglementations sur les résidences devrait aussi ralentir leur rythme de développement en 2013.
Dans un contexte européen à deux vitesses, la France a conservé en 2012 un certain équilibre entre des pays de l'Est très dynamique (+ 5 % de RevPAR en moyenne), et une Europe du Sud en perte de vitesse (entre - 3,4 % et - 7,9 % de RevPAr).
MKG estime enfin que c'est surtout au deuxième semestre que l'on devrait voir apparaître un retournement de tendances en France car, en dépit de cette activité résiliente, et d'une offre en diminution "il existe de nombreux projets un peu partout en France qui devraient booster l'activité, l'offre ayant un effet dynamique sur la demande", souligne Vanguelis Panayotis, à condition toutefois que celle-ci n'étouffe pas l'activité hôtelière existante.
Publié par X. S.