Ils seraient encore nombreux à vouloir investir dans l'hôtellerie de luxe. C'est ce qu'affirme l'enquête menée par Jones Lang LaSalle auprès de ses investisseurs, puisque 40 % des personnes interrogées ont déclaré vouloir acquérir un hôtel dans les grandes capitales européennes avec une préférence pour l'Allemagne, Londres, Varsovie, Vienne, Amsterdam et Paris. Ils sont même 28,8 % à cibler des actifs haut de gamme, une opinion en hausse par rapport à l'analyse du marché effectuée en mai 2012. "Les attentes de rendement se situent globalement aux alentours de 7,2 % avec une petite différence pour des villes comme Paris ou Londres ainsi que dans certaines grandes villes allemandes où des offres agressives ont fait monter les prix à des niveaux records", déclare Yves Marchal, directeur général Europe du Sud de Jones Lang LaSalle Hotels. Les attentes sur les Taux de rentabilité (TRI) ont baissé significativement (de 170 points), reflétant la hausse des prix et donc l'attractivité de l'immobilier hôtelier", poursuit-il.
Rareté des actifs et bonnes performances
Pour les experts, cela voudrait dire que les investisseurs acceptent de réduire leurs attentes en taux de rentabilité pour plusieurs raisons, d'une part parce qu'ils misent sur la rareté de ces actifs, sur leurs bonnes performances ainsi que sur l'attrait naturel du placement. Pour Yves Marchal, certaines destinations valent plus chères que d'autres : "Les investisseurs anticipent aussi des taux de rendement plus rigides sur les principaux marchés européens, dont Varsovie, Stockholm, Munich et Istanbul. Sans surprise, l'Europe occidentale est la région ayant les plus faibles taux de rendement, soit 6,1 % de moyenne à Paris, et 6,3 % à Londres."
En revanche, les aléas de la conjoncture obligent tout de même les investisseurs à se montrer plus prudents. Ainsi, prévoient-ils une croissance des performances à court terme sur six mois dans 19 villes sur les 37 étudiées, et une croissance à moyen terme dans 24 villes seulement contre 31, il y a six mois. Ils se montrent également prudents sur les marchés d'Europe du Sud comme à Madrid, Lisbonne ou Milan où les RevPar sont en baisse. Deux secteurs en revanche concentrent l'intérêt des investisseurs, la Scandinavie, et le marché allemand "toujours considéré comme un marché porteur", souligne Yves Marchal.
Publié par Évelyne de Bast