Selon TF1, plus d’une centaine de food trucks auraient été victime d’une vaste arnaque depuis début décembre. Le principe : un bel emplacement sur les lieux de compétitions, une promesse de chiffre d’affaires mirobolant et une redevance plutôt raisonnable. En réalité, rien de tout cela n’est vrai, et les propriétaires de food trucks se retrouvent sur le carreau. “On a encore eu un cas il y a quinze jours, mais l’escroquerie aux JO est contenue, explique Olivier Lignon, président de l’association Street Food en Mouvement. Dès les premiers cas, nous avons mis en place un groupe WhatsApp pour alerter nos 230 adhérents. Nous avons d’ailleurs la saine habitude d’échanger nos bonnes et mauvaises expériences pour nous caler sur les bons événements. Il est difficile de comptabiliser le nombre de confrères qui se sont fait avoir, car certains ont honte d’avoir été crédules. Les sommes spoliées varient entre 400 et 3 000 €. La machination était parfaite avec détournement de présentations publiques, logo imité, seule l’e-mail pouvait alerter.”
Une mystérieuse société d’événementiel
Pour autant, les Jeux olympiques ne sont que la partie émergée d’une escroquerie plus vaste. Des restaurateurs se seraient fait piéger par des offres de terrasses dans Paris, des stands sur des grands événements, des concessions de restauration pendant de grands concerts et pour des montants bien plus élevés que ceux destinés aux food trucks pendant les Jeux. “J’ai payé 1 200 € pour deux stands lors du Supercross de Paris à la Défense Arena, témoigne le restaurateur Jean-Jacques Galiana. Le discours était rôdé, dans l’urgence, avec une proposition la veille pour le lendemain. Le jour de l’événement, l’escroc m’a dit que la préfecture avait interdit le spectacle et que je serai indemnisé à hauteur de 5 000 €. Plus de nouvelles depuis. J’ai porté plainte. La gendarmerie a beaucoup avancé. La piste d’une équipe franco-israélienne ferait son chemin.”
Pour le lillois Sébastien Poulain, qui exploite le food truck El Camion, la perte a été de 600 €, toujours du fait de cette soi-disant entreprise événementielle. “Le gérant de la société, avec un numéro de Siret qui correspondait à celui de la facture - mais, encore une fois, avec un e-mail incohérent -, me proposait en urgence un emplacement pendant le concert de Matt Pokora à Bercy. Finalement, les portes sont restées closes pour nous. Ce même individu pourrait avoir proposé, avec succès, des terrasses à 20 000 € à des restaurateurs. Une action commune est en cours.”
Publié par Francois PONT