"Nous accueillons toutes les clientèles : conducteurs de poids lourds, touristes, hommes d'affaires, noctambules", explique Dominique Thomas, qui gère cette PME de 90 personnes. Celui-ci est l'un des rares chefs de restaurant routier à posséder le titre de Maître restaurateur, mais il doit pourtant gérer une difficulté majeure, celle du recrutement.
"Notre taille XXL attire la presse - nous avons eu des reportages dans tous les médias - mais cette notoriété
amène de plus en plus de clients. Pour
la première fois cet été, j'ai dû en refuser, avec une perte de 300 à
400 repas." Malgré des salaires
jugés élevés -1 800 € de base plus primes et heures supplémentaires, Dominique Thomas est fréquemment confronté à des difficultés d'embauche ou de remplacement : "Les
candidats ne veulent pas venir à Châteauroux ou ne veulent pas travailler chez nous, alors
qu'il a de vraies perspectives d'évolution", pour les cuisiniers comme pour les 32
serveurs.
Continuer d'investir
Conséquence : "Nous sommes 10 fois plus gros qu'un
restaurant normal, nous avons donc 10 fois plus de difficultés." Et surtout, Dominique Thomas ne s'estime pas soutenu
par les partenaires locaux : "En un mois, sur 700 000 € de
chiffre d'affaires, je verse 150 000 € de salaires et 120 000 € à
l'Urssaf. Je pourrais avoir droit à quelques égards."
Mais ses appels à l'aide en matière de recrutement et de formation en direction des élus et des acteurs économiques
sont restés lettre morte. Pour autant, loin de se décourager, Dominique Thomas ne
baisse pas les bras, forme en interne, mise sur la qualité et continue
d'investir. Il a ainsi engagé 1,2 M€ pour aménager de nouvelles
salles, acheter de nouveaux fours et installer une pergola. Fin septembre, avec
6,7 M€ de chiffre d'affaires cumulé, il avait déjà dépassé ses résultats de l'année 2016. Et il
réfléchit encore à d'autres projets pour renforcer l'attractivité de
l'Escale-Village pour son site de 4 hectares doté d'un immense parking.
Publié par Jean-Jacques TALPIN
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