Bernard Gorce, président de la société Sighor, aime rappeler qu'il est d'abord et avant tout un entrepreneur auvergnat, et que la réussite de son groupe revient à ses 82 administrateurs, tous hôteliers et natifs de la région Auvergne. L'histoire de son groupe commencé en 1987 quand une trentaine d'entrepreneurs, soutenus par la CCI de Clermont-Ferrand et la région Auvergne, se rassemblent et créent, en 1989, une société de restauration d'autoroute, Auvergne Resthotel. En 1991, ils ouvrent leur première aire sur l'A71, l'aire des volcans.
Le développement vers l'hôtellerie a lieu en 2004. "Nous étions persuadés qu'il y avait un marché sur le segment de l'hôtellerie économique, à condition de créer un concept pérenne", déclare Véronique Hans, directrice générale d'Ace Hotel, membre du conseil d'administration de Sighor et hôtelière.
Le concept est étudié pour correspondre à trois types de clientèle : les familles, les groupes et les hommes d'affaires. Les chambres mesurent au minimum 17 m2, disposent d'une table de travail, de la wifi et de l'ADSL gratuits, d'un couchage adapté aux familles (un lit simple et un lit double) d'une grande douche, d'un sèche-cheveux et de produits d'accueil, "des produits que l'on ne trouve généralement pas dans l'hôtellerie économique", précise Véronique Hans.
50 hôtels d'ici à 2017, principalement en filiales
En 2015, le réseau comprend 17 hôtels qui réalisent un chiffre d'affaires de 14 M€. Pour Véronique Hans, c'est une formule gagnante : "Nous avoisinons les 87 % de taux de fidélisation." Fort de ce succès, les 82 administrateurs décident de remettre la main à la poche et d'accélérer leur développement avec pour objectif de tripler le nombre d'hôtels en trois ans pour atteindre les 50 hôtels en 2018. "Nous investissons toujours en fonds propres, le développement en franchise reste exceptionnel et ne concerne que sept établissements, explique Bernard Gorce. Le financement des hôtels futurs sera donc réalisé sur fonds propres par augmentation de capital. Le montant de l'investissement à prévoir d'ici à 2017 est de 24 M€ : "L'hôtellerie est pour nous un investissement patrimonial. C'est une activité fortement mobilisatrice de capitaux mais il nous permet de pérenniser notre patrimoine", explique le président.
Les emplacements des hôtels sont choisis par opportunité (généralement en bordure d'autoroute ou près de zones d'activité), et le développement se fait ensuite par capillarité. Conçus par des hôteliers, les ACE Hôtels sont régulièrement audités pour tester la qualité du service et des équipements. Le développement devrait se poursuivre, malgré la concurrence, mais toujours à la manière auvergnate : "prudemment mais solidement ".
Publié par Catherine AVIGNON