Entre le 11
février 1926 et 11 février 2016 à Collonges-au-Mont d'Or dans le Rhône, rien n'a
changé ou presque. La solide maison de Paul
Bocuse est toujours à la même place, près de sa chère Saône qui lui sert de
repère et qui est désormais enjambée par un pont portant son nom. C'est là qu'il
est né et quand on lui parle de la chambre où il vit le jour, il dit simplement
en s'amusant "qu'il a changé les draps".
Mars 1965 et
trois étoiles dans le guide Michelin.
Février 2016 et toujours la même note signalant une maison "qui vaut le voyage". C'est le 52e guide où le chef
est au sommet de la hiérarchie étoilée. Performance unique au monde pour un
même cuisinier, dans une même maison. Performance remarquable lorsque l'on sait
que durant ce laps de temps, seuls quatre chefs se sont succédé à la direction
de la cuisine, preuve évidente d'une fidélité à leur cher patron :
Robert Dubuis, Roger Jaloux, Christian Bouvarel et Christophe
Muller.
"J'ai passé plus
de la moitié de ma vie dans les étoiles", s'amuse celui qui pourtant ne se rengorge
pas d'une telle longévité. "Quand on pense qu'on a réussi, c'est déjà qu'on
a raté", dit l'homme qui professe qu'il "n'y a qu'une cuisine, la bonne",
affirmant avec fougue qu'elle doit être "amour et générosité". Bon
anniversaire Monsieur Paul !
Publié par Jean-François MESPLÈDE