L'Hôtellerie Restauration : Quel est votre dossier prioritaire pour la rentrée ?
Joseph Le Gal : L'ouverture à l'international. Ce sera d'ailleurs le thème du prochain congrès de l'Anephot, en novembre [voir encadré ci-dessous, NDLR]. C'est une grande richesse pour les jeunes de partir étudier dans d'autres pays et, à l'inverse, de recevoir leurs homologues étrangers dans leur lycée.
Peut-on augmenter le nombre de cours de langues étrangères dans les lycées ?
Malheureusement non. La dotation globale horaire ne permet pas d'augmenter le nombre d'heures de langues vivantes.
Quelles solutions préconisez-vous ?
De travailler en interne avec les professeurs de langues et ceux de culture générale, afin de favoriser l'immersion à l'étranger, que ce soit par le biais de séjours linguistiques ou de stages. Une immersion à l'étranger vaut des heures de cours : il faut absolument amplifier le phénomène pour permettre aux élèves de se perfectionner en langues. Car, aujourd'hui, une langue étrangère mal maîtrisée peut pénaliser un jeune au moment d'un recrutement.
Les jeunes sont-ils prêts à partir en stage à l'étranger ?
D'un côté, on constate une envie forte des jeunes d'aller travailler à l'étranger, à l'issue de leur formation. De l'autre, nous devons faire face à beaucoup de blocages, de la part des jeunes comme de leurs parents, dès que l'on parle de stage à l'étranger pendant la formation. Or cette immersion est, selon moi, un élément important, voire primordial de la formation.
Comment faire sauter ces verrous ?
En expliquant le bienfait de ces périodes d'immersion à l'étranger. Et peut-être aussi, comme c'est déjà le cas dans certains pays, en simplifiant le contenu des dossiers à constituer par les jeunes avant de partir. La lourdeur administrative reste un frein pour beaucoup.
En 2010, vous avez créé un centre de formation continue au sein du lycée Sainte-Anne de Saint-Nazaire (44). Voyez-vous la formation continue comme une façon de rester ouvert sur les évolutions du secteur, sur les autres, sur de nouveaux savoirs, de nouvelles cultures ?
La formation continue permet, en effet, de proposer un panel de formations plus étendu, plus ouvert. C'est un moyen de perfectionner un savoir, un savoir-faire. C'est aussi une possibilité de rebondir pour un public en quête d'une nouvelle orientation. À Saint-Nazaire, nous proposons des stages de formation continue dans les domaines de l'hôtellerie-restauration, mais aussi de la santé et du social. Actuellement, nous recevons 180 stagiaires par an et nous allons monter en puissance, car il existe de réels besoins.
Publié par Propos recueillis par Anne Eveillard