“JO 2024, les clés pour s’y préparer” : tel était le thème de la soirée-débat du premier Leaders Lab Paris de cette nouvelle année. Une année olympique, qui stimule autant qu’elle inquiète. Réunis le 16 janvier dernier dans le restaurant Street Bangkok du XVIe arrondissement de la capitale, les membres du Lab ont démarré leurs échanges par une note optimiste. En effet, les opportunités de croissance en restauration se multiplient à l’approche de “l’événement sportif le plus important au monde, avec 13 millions de spectateurs”, a rappelé Éric Desbonnets, vice-président Paris 2024 chez Coca-Cola Europacific Partners. Pour Corinne Ménégaux, directrice générale de Paris je t’aime – office de tourisme, “la restauration sera un levier fort d’attractivité. La profession va bénéficier d’une augmentation du nombre de touristes et ce d’autant que la Ville de Paris souhaite laisser le plus possible de de commerces ouverts, surtout à proximité des sites olympiques et autres fan zones.” Premier bémol : François Blouin, président-fondateur de Food Service Vision, vient d’interroger une quarantaine de décideurs, dont un panel de restaurateurs, sur leur appréhension des JO et le mot le plus récurrent, dans les propos recueillis, a été “incertitude”.
-> Préparer des plans B, C ou D
Une pléiade de questions se posent à six mois de la cérémonie d’ouverture des JO. Face à l'affluence de touristes et la désertion des Parisiens, comment se faire connaître par une nouvelle clientèle internationale ? Faut-il renforcer son équipe dans un contexte, a priori, de suractivité ? De quelle façon s’approvisionner au plus juste sans risquer le gaspillage ?... Bérengère O, directrice générale de Big Mamma France, reconnaît avoir “la trouille !” : “Nous ne savons pas à quoi nous attendre en termes de fréquentation. Nous nous préparons avec des plans B, C ou D… mais aussi à n’avoir aucun client, car Paris va se vider de ses habitants. Alors est-ce une opportunité ou pas ? Les touristes vont-ils avoir envie de manger italien alors qu’ils sont en France ?” Résultat : chez Big Mamma France, pour l’heure, on part du principe que l’été 2024 sera le même que celui de 2023. Dans le même temps, Bérengère O s’interroge sur la pertinence de communiquer auprès des conciergeries, dans les gares, les aéroports, voire sur les murs de métro… Autre piste évoquée : l’approche des entreprises partenaires des Jeux olympiques et paralympiques, au cas où certaines d’entre elles auraient des soirées à organiser.
-> Se mobiliser en amont
Chez Coca-Cola, on incite à “se préparer et se mobiliser en amont”. De quelle façon ? Éric Desbonnets a cité les concours pour faire gagner des places en vue d’assister à différentes épreuves, mais aussi la campagne nationale que la marque de soda a mené, dès l’été dernier, pour offrir la possibilité aux Français de porter la flamme olympique. L’occasion de positionner une image, affirmer un engagement. Surtout pour le plus ancien partenaire du “mouvement olympique” : en 1928, Coca-Cola fournissait déjà, en boissons fraîches, les Jeux d’Amsterdam.
-> Miser sur le snacking et mutualiser les livraisons
Le débat du Leaders Lab Paris a également permis de souligner l’importance de développer une offre de snacking durant les JO. Car sandwichs, quiches ou encore burgers sont faciles à emporter et transporter par une clientèle qui va bouger dans Paris. D’ailleurs, à la question “Comment anticiper les flux ?”, les organisateurs du Lab ont suggéré de solliciter la mairie de Paris pour obtenir le calendrier des épreuves et la liste des sites qui les accueilleront. Olivier Beaulieu, directeur général de Boire et Manger, qui chapeaute toute la restauration au sein du Stade de France, a prévu, pour sa part, de “mutualiser des livraisons de fournisseurs”. Il s’explique : “Réduire le nombre de personnes qui nous approvisionnent, c’est moins de camions sur la route et, donc, moins de retard dans les livraisons.”
Publié par Anne EVEILLARD