Nourrir jour et nuit les 110 personnes qui travaillent sur la plateforme, du technicien au personnel d'entretien, exige une grande organisation. "Nous ne sommes que deux cuisiniers et un plongeur", explique Thibault Sidris. Nous sommes livrés une fois par semaine par le biais d'un bateau de 14 tonnes de marchandises, qui passe jusqu'à deux jours en mer pour arriver à la plateforme". Si Thibault avait l'habitude de la gastronomie à la française, ici, il lui faut surtout nourrir de gros mangeurs à cinq reprises dans la journée (petit-déjeuner, collation, déjeuner, goûter et dîner) et surtout savoir tout fabriquer, même le pain. "Le budget est très serré. Chaque travailleur ne doit pas coûter plus de 6,13 £ pour tout ce dont il bénéficie : repas, blanchisserie, produits d'entretien… Il faut jongler pour proposer de bons repas sans exploser le budget."
Ici, le moindre incident peut coûter la vie
Les conditions de travail sont rendues parfois difficiles en raison l'éloignement des proches. "Sur cette plateforme, mon rythme est de trois semaines de travail continu à 12 heures par jour suivies de trois semaines de repos.""Nous sommes dans une boite en métal au milieu de la mer, loin de notre famille", poursuit-il. Par ailleurs, si les salaires sont élevés, les contrats de travail offshore ne sont pas des CDI et un salarié peut se retrouver au chômage à la fin de fin chaque contrat, sans justification. Compte tenu de l'absence de cotisation, il est donc nécessaire de penser à épargner en prévision de la retraite. Enfin, le statut des salariés peut varier : local, détaché, expatrié… Thibault, lui, est employé directement par une structure du Royaume-Uni.
Publié par Vanessa GUERRIER-BUISINE