Avec son nouveau concept baptisé Public, Ian Schrager entend changer une nouvelle fois les règles du jeu. "Les clients ne recherchent plus le luxe. Ils veulent de choses simples et un excellent rapport qualité-prix", explique-t-il. Une nuit au Public Chicago, le premier hôtel de la chaîne ouvert cet automne, commence à partir de 135 $ (environ 106 €), des tarifs en dessous du marché.
Pour créer Public, il s'est inspiré des magasins Apple. "J'ai voulu offrir la même qualité de service. Dans un magasin Apple, le client paie sans avoir à faire la queue à la caisse par exemple. Apple offre les services dont le client a réellement besoin, les services essentiels." Il cite aussi l'enseigne de supermarchés bio Trader Joe's parmi ses sources d'inspiration. "Trader Joe's plaît à une clientèle sophistiquée malgré sa grande simplicité."
"Nous sommes anti-modes"
D'ici à 2013, il compte ouvrir deux hôtels Public à New York (Herald Square et downtown), un à Miami, un à Londres. Il regarde aussi vers Paris. "La barrière d'entrée est très élevée mais nous sommes habitués aux marchés compétitifs."
À Chicago, Ian Schrager a racheté l'Ambassador East Hotel pour 25 M$ (environ 20 M€). Il a ensuite dépensé 35 M$ (27,5 M€) pour rénover cette institution de la ville. Public Chicago offre un design d'une grande simplicité dessiné par Anda Andrei. "Nous ne voulons pas être à la mode. Nous sommes anti-mode", lance même Ian Schrager. Il a tout repensé, du mini-bar au room service (voir encadré).
Il revisite aussi le lobby. Celui de Public est constitué d'un espace salon, d'une bibliothèque, d'un salon de conversation...
Avec son compère, le chef français Jean-Georges Vongerichten, Ian Schrager revitalise Pump Room, le restaurant de l'hôtel, une institution ouverte dans les années 1930 qui a reçu Frank Sinatra, Elizabeth Taylor, Marilyn Monroe, Humphrey Bogart..."J'ai demandé à Jean-Georges de venir car je suis fan de sa cuisine à ABC Kitchen [le restaurant 'bio et local' du chef à New York, NDLR]. C'est une cuisine simple mais délicieuse."
Publié par Laure GUILBAULT