Le personnel de chambre s'est mis en grève le 19 septembre dernier dans deux hôtels parisiens du groupe Hyatt, le Park Hyatt Paris Vendôme et le Paris Hyatt Madeleine. Le groupe avait déjà subi un mouvement analogue en juin dernier, qui avait duré six jours. Dans les deux hôtels, les conditions sont un peu différentes mais les revendications portent à la fois sur les salaires (et le paiement des heures supplémentaires), les conditions de travail (notamment les problèmes de cadences), la pénibilité (avec un nombre trop restreint de gouvernantes) et la durée de travail.
Négociations avec les prestataires
De son côté, Hyatt a manifesté son étonnement aucun préavis de grève n'ayant été déposé. Le groupe n'a pas souhaité s'exprimer officiellement mais a simplement précisé qu'il n'était pas directement concerné, n'étant pas l'employeur des femmes de chambre : "Nous avons signé un contrat commercial avec un prestataire, Luxe et Traditions pour le Park Hyatt Vendôme, et Azurial pour le Hyatt Paris Madeleine. C'est donc à eux de gérer ce conflit." Mais, précise-t-on encore chez Hyatt, "si le confit devait prendre des proportions importantes ou s'éterniser, et si nous estimons que les clauses de notre contrat ne sont pas respectées et que la situation des salariés est en désaccord avec le droit du travail, nous pourrions envisager cette fois encore de casser le contrat, comme ce fut le cas en juin avec le précédent prestataire. Luxe et Traditions avait apporté de nouveaux avantages aux salariés".
Pas d'intégration du personnel
Aucune des deux sociétés n'a souhaité s'exprimer. Le groupe hôtelier, de son côté, cherche à minimiser le conflit en expliquant que le personnel en grève ne représente qu'une faible part du personnel, "entre 15 et 20 personnes". Pour autant, le groupe Hyatt n'envisage pas de réintégrer le personnel en tant que salarié, comme il apparaît dans l'une des revendications. "Ce n'est pas une question d'économies, précise-t-on chez Hyatt, mais ce n'est pas dans nos habitudes. Dès l'ouverture de l'hôtel, nous avons fonctionné en faisant appel à des prestataires pour ce type de poste, et sous réserve de respecter un code de bonnes conduites instaurées par l'hôtel."
La CGT n'entend pas laisser la situation en l'état et s'appuie sur un précédent avec le groupe Louvre Hotels. Dans une situation analogue, l'hôtelier avait en effet proposé la réintégration d'une catégorie de personnel et, pour d'autres catégories, la signature d'une charte avec le prestataire de services garantissant les droits des salariés. Mais là s'arrête la comparaison, car entre un palace et un hôtel économique la situation est loin d'être comparable.
Dernières nouvelles
Mardi 23 septembre, après trois jours de grève, Claude Levy, de la CGT des hôtels de prestige et économiques (HPE), a annoncé avoir obtenu satisfaction auprès de Luxe et Tradition pour les 80 employés concernés du Park Hyatt Paris Vendôme. "Du balayeur à la gouvernante générale, tout le monde a été augmenté de 300 € sur le salaire de base. Avec les primes, on est entre 380 et 420 € d'augmentation par mois", a-t-il déclaré. Au Hyatt Madeleine, le conflit n'avait toujours pas trouvé d'issue.
Publié par Catherine AVIGNON
mardi 23 septembre 2014