Lycée Lesdiguières, Grenoble, jeudi 17 novembre, 21 h 30. Placés à la droite de la tribune rassemblant les 52 grands chefs du jury, les 30 finalistes (28 hommes, deux femmes) de la 27e édition du concours d’un des Meilleurs ouvrier de France cuisine vont enfin connaître les résultats à l’issue de cette finale. Aidé de deux commis, élèves du lycée Lesguières, chacun a dû réaliser les trois plats imposés en cinq heures : quinze candidats la veille et quinze le jour même. Aussi lorsque Alain Ducasse, président du concours prend la parole après les discours de Ouarda La Torre, proviseure du lycée et Hélène Insel, rectrice de l’académie, et de Guillaume Gomez, ambassadeur de la gastronomie française, les visages se tendent.
Aux finalistes de ce concours auquel s’étaient inscrits 514 chefs, il adresse d’abord ses félicitations, saluant “l’engagement, le travail et la ténacité de chacun”. Puis il appelle un à un les lauréats, par ordre alphabétique : David Alessandria, David Boyer, Louis-Edouard Gachet, Guillaume Goupil, Yann Maget, Tom Meyer, Jérôme Schilling, Kenichiro Sekiya. Dans leurs yeux, la délivrance, la joie extrême aussi. L’émotion est palpable.
Un premier chef japonais MOF
“C’est une sacrée épreuve. Très technique. C’est beaucoup de travail et d’organisation”, témoigne David Boyer, fier de ramener le titre dans sa région natale (Limoges). Cet ancien de chez Anne-Sophie Pic a monté son entreprise de traiteur et chef à domicile. Il s’est entraîné avec deux autres finalistes, Tom Meyer et Louis-Edouard Gachet. Et tous trois ont décroché le titre ! “Nous avons répété sept fois l’épreuve. Notre coach, Arnaud Faye [chef doublement étoilé du Château de la Chèvre d’or à Èze] a eu raison de nous mener la vie dure”, avoue le lauréat.
Pour Tom Meyer, chef du restaurant Granite à Paris, et Jérôme Schilling, chef du restaurant Lalique (Château Lafaurie-Peyraguey), l’année 2022 avait déjà bien commencé avec, respectivement, une première et une deuxième étoile Michelin. Venu de Tokyo où il est chef exécutif de la restauration chez Joël Robuchon, Kenichiro Sekiya est aux anges. “J’ai décidé de m’inscrire au MOF en 2018, après ma victoire au prix culinaire Taittinger. On ne peut pas rêver meilleure reconnaissance pour un chef que ce titre !”, explique le premier Japonais MOF. Paul Bocuse l’avait lui aussi reçu un 17 novembre. “Le 17 novembre 1961”, a d’ailleurs précisé Guillaume Gomez.
Publié par Nathalie RUFFIER