Initiées par Gérald Passédat, les Rencontres gourmandes de la Méditerranée tiennent leur première édition jusqu'au 3 avril, au Môle Passédat, au Mucem à Marseille. Gérald Passédat invite un chef du bassin méditerranéen pour créer des recettes issues de leurs deux univers. L'événement se poursuit pendant plusieurs semaines.
C'est Anthony Genovese, chef d'Il Pagliaccio à Rome (2 étoiles Michelin), qui a ouvert le bal. Pour Gérald Passédat, c'était une évidence : "Ce sont les premières rencontres, les suivantes auront lieu à l'automne. Je voulais être en confiance et je connais l'exactitude de sa cuisine".
Pour le chef romain, c'est un honneur. "J'ai beaucoup d'admiration pour lui et pour la cuisine que j'ai apprise auprès de son père et lui : j'ai travaillé au Petit Nice à mes débuts et j'en ai gardé le respect presque excessif de l'ingrédient, la recherche du goût très précis du produit et l'ajout parcimonieux de petites touches qui ne sont là que pour le mettre en valeur. De plus, Rome et Marseille ont les même racines latines, la même mentalité, la même beauté des paysages."
La mémoire des plats du Petit Nice
De son passage dans les cuisines Passédat, Anthony Genovese a gardé "[ses] cahiers de l'époque et [se] souvient de tout." Il égrène devant Gérald Passédat une bonne dizaine de plats appris à ses côtés il y a vingt-cinq ans. À l'évocation de certaines recettes, le chef marseillais est tenté : "Les aubergines confites, on va en refaire."
Plusieurs recettes exclusives du chef italien sont à la carte des différents espaces jusqu'au 3 avril et le duo a réalisé deux dîners à quatre mains (les 13 et 14 mars). Un cours de cuisine a été proposé à l'école de cuisine du Môle. Le chef italien a choisi de travailler les pâtes fraîches et a réalisé, avec son second Antonio et les élèves du cours, des Tortellis en habit vert aux crevettes rouges de Sicile et blettes. La dégustation a donné lieu à de nombreux échanges sur le fait de donner à la cuisine populaire ses palmes gastronomiques. "Pour servir une cuisine familiale et traditionnelle à une table étoilée, il faut la dépouiller, l'alléger, et n'en garder que le goût et le produit, respecté à l'extrême. En Italie, nous n'avons jamais aussi bien mangé qu'aujourd'hui : nous manquions de confiance et nous avons enfin pris conscience de la richesse de nos produits d'exception."
Publié par Anne GARABEDIAN