L’Hôtellerie Restauration : Comment est née l’enseigne Jo&Joe ?
François Leclerc : Le groupe Accor, depuis l’arrivée de Sébastien Bazin à sa tête, a beaucoup changé, notamment en prenant des parts dans une hôtellerie moins traditionnelle, par exemple avec une enseigne comme Mama Shelter… Peu à peu, la décision a été prise de regrouper les établissements de type lifestyle et boutique hôtel, pour garantir leur autonomie face aux enseignes plus classiques. L’enseigne Jo&Joe a été créée par le département Innovation Lab du groupe Accor, avec pour fil conducteur l’idée de vendre des lits plutôt que des chambres car nous nous adressons à un autre type de population, plus jeune, entre 18 et 35 ans.
Quels sont les résultats de vos établissements en ce moment ?
Le point commun de nos clients, c’est l’envie de partager. Nous avons donc souhaité ouvrir nos établissements à la clientèle extérieure et locale, ce qui explique aujourd’hui les bons résultats que nous enregistrons même en l’absence d’une partie des touristes étrangers. Notre format d’open house nous permet d’accueillir tout type de clientèle. À Hossegor, notre chiffre d’affaires est réalisé à 70 % par le F&B, grâce à des clients locaux. À Gentilly en mai, notre établissement a affiché 85 % de taux d’occupation avec des clients venant de destinations plus proches qu’avant la crise sanitaire, et la partie restauration réalise de très bons résultats car l’hôtel est un lieu de vie et propose des animations variées. À Vienne, en Autriche, notre hôtel a été construit en collaboration avec Ikea, qui occupe les deux premiers étages du bâtiment.
Quelles sont les ouvertures prévues ?
Le 20 juin, nous allons ouvrir en plein cœur de la ville de Medellin, en Colombie, une construction neuve avec un magnifique rooftop, et le 1er juillet à Rio de Janeiro, un resort avec deux piscines et 350 lits, dans un bâtiment classé. L’année prochaine, des ouvertures sont prévues à Rome et Budapest et en 2024 à Gand, en Belgique. En France, nous venons de remporter un appel d’offres à Isola 2000, dans les Alpes, pour une ouverture à l’horizon 2025.
Vous venez d’annoncer un développement d’ampleur inédite en Chine, avec l’ouverture de 1 300 hôtels et 100 000 lits. Quelles seront ses modalités ?
En effet, les chiffres annoncés donnent un peu le vertige, mais l’échelle n’est pas du tout la même ! En Chine, nous allons faire évoluer notre concept pour nous adapter aux habitudes locales, mais nous allons garder l’ADN de notre marque. Nos chambres n’auront ni télé ni minibar, puisque nous voulons que nos hôtels soient des lieux d’échange. Nos dortoirs seront toujours présents mais réservés à des groupes constitués.
Depuis la création de l’enseigne en 2017, votre concept a-t-il changé ?
Le concept même d’auberge de jeunesse a un peu évolué, en s’ouvrant à différents types de population. C’est pour cela qu’à côté de nos grands dortoirs, nous proposons des chambres privées ou familiales. Les attentes de la clientèle ont aussi changé : nous accueillons par exemple des entreprises qui organisent leurs séminaires ou des séjours de team building chez nous. Cela n’aurait certainement pas été le cas il y a dix ans. Ce que nous avons gardé, c’est notre authenticité et je suis convaincu que c’est pour cette raison que les clients sont revenus chez nous après la crise sanitaire.
JoJoe #FrançoisLeclerc#
Publié par Roselyne DOUILLET