Après 46 ans à la tête de l’hôtel Darcy à Dijon (Côte-d’Or), Dominik Frachot retire sa casquette de dirigeant. Il quitte les murs de l’établissement familial qui se transmet de génération en génération depuis 1876. “Partir en retraite, ce n’est pas une idée que j’ai eue hier. J’y pense depuis une dizaine d’années. J’ai préparé ce moment tranquillement et sereinement”, affirme-t-il.
Attaché au lieu, c’est d’abord vers son fils William que le dirigeant se tourne. Mais, doublement étoilé, le restaurateur a préféré renoncer à l’hôtel familial pour se consacrer à l’Hostellerie du Chapeau Rouge. “Il n’a pas souhaité multiplier les établissements. Il s’inscrit dans une exigence quotidienne pour conserver ses deux étoiles et s’inscrire dans le temps. J’admire sa décision et le soin qu’il met à atteindre une certaine quintessence”, confie Dominik Frachot. Le dirigeant se dit que l’hôtel peut bien sauter une génération et se tourne vers sa petite-fille Inès, 22 ans, chez qui il a identifié de réelles dispositions et un œil averti. “Cette génération bouge beaucoup. Elle ne se voyait pas rester sur la place Darcy.” Déçu, mais résilient, Dominik Frachot comprend alors que l’hôtel familial ne restera plus très longtemps dans la famille.
Après 4 générations, l’hôtel Darcy quitte la famille
En début d’année 2022, il décide donc de mettre l’hôtel Darcy en vente, mais il prend le temps de choisir les investisseurs, sans se précipiter. Cet hôtel, c’est l’histoire d’une vie. En avril 2022, quatre associés strasbourgeois toquent à sa porte, Perroton père et fils, spécialistes de la vente d’hôtel et gestionnaires d’établissements et Thomas père et fille, expert-comptable et gestionnaire d’hôtel. Les discussions aboutissent à un accord sur le prix et la passation de l’établissement aux 26 chambres et aux trois étoiles, prend officiellement effet le 15 décembre dernier.
“Ce qui m’a plu, c’est que ce soient des entrepreneurs de notre profession qui connaissent les rouages du métier et qui ont une politique d’investissement. J’aime l’idée de voir l’entreprise progresser et non péricliter”, détaille Dominik Frachot. Côté administratif, l’ex dirigeant se veut rassurant. “Ce qui est simple, c’est d’avoir une société anonyme simplifiée et on vend les parts sociales avec la taxe de 30 % [le prélèvement forfaitaire unique, NDLR]. Ma société était propriétaire des murs et du fonds. J’ai vendu les parts et les titres de la société SAS”, poursuit le néo-retraité.
Des repreneurs de confiance
En vendant son hôtel à des membres extérieurs de sa famille, l’homme de 75 ans n’a pas eu peur de faire de l’ombre à ses descendants. L’activité de l’hôtel Darcy est bien loin de ce que propose l’établissement de son fils William. Tout ce qu’il souhaitait, c’était que le nom d’hôtel Darcy perdure, et aujourd’hui, il est confiant. “Ils ont déjà deux autres hôtels en propriété ensemble et plusieurs en gestion”, précise le cédant qui garde un lien privilégié avec les repreneurs dans cette phase de cession. “Nous avons établi une relation de confiance. Je leur ai promis d’établir le dernier bilan, comme je l’ai toujours fait moi-même.” Ce dernier travail exécuté, Dominik Frachot entend vivre une retraite riche aux côtés de son épouse Catherine, bras droit, qui a géré l’hôtel avec lui pendant plus de trente ans.
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Publié par Pour Aletheia Press, Nadège Hubert