Plaire à tous
"C'est un vrai travail de chef d'entreprise. Chaque restaurant a sa cuisine et il y en a une pour les banquets et une pour le traiteur. Il faut aussi de la passion. Ici, tout fonctionne à l'affectif." Car les conditions de travail à Dubaï sont particulières. Christophe Prud'homme ne bénéficie d'aucune sécurité de l'emploi. Il bénéficie certes d'un bon salaire, mais il risque d'être remercié du jour au lendemain si son propriétaire n'est pas satisfait. "Les salaires sont bien meilleurs qu'en France, estime le chef. Mais les conditions de travail, de couverture sociale et de vie sont bien différentes aussi. Et parfois cela m'inquiète un peu quand je pense au retour au pays." La méthode de Christophe Prud'homme pour s'en sortir : s'efforcer de contenter tout le monde. "Il faut plaire aux clients bien sûr, à l'entreprise qui gère, mais aussi au propriétaire local. Donc il ne faut pas prendre de risques inutiles. Par exemple, mes croissants sont pur beurre - qui vient de France. C'est la condition nécessaire pour avoir de la qualité."
Le chef n'oublie évidemment pas la gastronomique française, même si elle n'est pas présente en tant que telle. "Notre cuisine est appréciée, témoigne-t-il. Le propriétaire est fier d'avoir un chef français. De plus, en 2010, je suis devenu Maître cuisinier et j'ai aussi été nommé chef de l'année pour le Moyen-Orient. J'aimerais pouvoir mettre un peu plus en avant ce qui fait notre métier."
Publié par Pierre BOYER