Le tourisme fait à nouveau les beaux jours des hôteliers à Barcelone (Espagne), où le niveau des réservations atteint déjà 85 % pour juillet et août. La reprise a été sensible dès le mois d'avril : alors que 10 % des hôtels étaient encore fermés, le niveau de fréquentation a atteint 83,5 %, avec un prix moyen par chambre de 150 € (13,4 € de plus qu'en avril 2019 !). La pandémie de Covid-19 est donc en passe d'être reléguée à un mauvais souvenir dans la capitale catalane, où les hôteliers redoutent cependant une autre calamité : la concurrence toujours croissante des logements touristiques illégaux. “Il suffit de consulter les sites internet spécialisés pour constater que l'offre d'hébergements touristiques explose, notamment dans le quartier de Ciutat Vella, alors qu'aucune nouvelle licence hôtelière n'y a été délivrée depuis plus de quinze ans”, observe-t-on au syndicat des hôteliers de Barcelone.
115 000 emplois directs
Dans ce quartier de l'hyper-centre - l'un des plus touristiques de la ville -, le ballet constant des valises entrant et sortant des immeubles d'habitation a repris son rythme effréné. “Ici, l'activité parallèle des logements touristiques se mesure à vue d'œil”, note un commerçant de la rue Ferran. Avec les nuisances qui découlent aussi de ce tourisme low cost et incontrôlé : bruit, saleté, incivilités... Ce qui a incité la municipalité à engager un plan d'action, en concertation avec les représentants hôteliers. À commencer par davantage de visites d'agents municipaux pour vérifier la légalité des logements touristiques (dont une minorité sont officiellement déclarés). C'est aussi une prise de conscience du rôle crucial des professionnels de l'hôtellerie, dans une ville où le tourisme représente 115 000 emplois directs et 15 % du PIB, mais où le marché parallèle de l'hébergement peut tuer la poule aux œufs d'or.
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Publié par Francis MATÉO