L'Hôtellerie Restauration : Quel est, selon vous, le point de départ pour engager la digitalisation de son établissement ?
Michael Rabut : Le point de départ de la digitalisation d'un établissement réside dans le choix de la caisse enregistreuse. Si les professionnels souhaitent aller plus loin en s'équipant d'outils tels que des tablettes pour la prise de commande et des applications pour les pourboires, il est essentiel de disposer d'une caisse enregistreuse dotée d'un système ouvert [software, NDLR], auquel on pourra connecter diverses fonctionnalités. Opter pour un système fermé limite les possibilités de connectivité.
Quelles sont les tendances enregistrées en matière d'équipement ?
La tendance dominante concerne la digitalisation du service, avec un accent particulier sur les investissements des restaurateurs dans des outils de prise de commande. Cette approche favorise la mobilité, simplifie le processus de prise de commande et accélère le taux de rotation des tables. Elle ouvre également la porte à d'autres solutions technologiques, notamment la possibilité de permettre aux clients de régler directement leur note à la fin du service via ces appareils, diminuant ainsi les files d'attente à la caisse, notamment aux heures du déjeuner. Les paiements peuvent être effectués par carte bancaire ou par carte titre-restaurant. De plus, la connexion aux applications de pourboires dématérialisés peut multiplier les pourboires par trois ou quatre, ce qui représente des sommes significatives pour le personnel de salle.
Et en cuisine ?
En cuisine, la mise en place de systèmes informatiques dédiés à l'hygiène améliore les conditions de travail, ce qui constitue un avantage considérable pour le personnel en charge de cette responsabilité. Les outils de digitalisation en cuisine sont de plus en plus couramment utilisés.
Quelles sont les tendances émergentes ?
Une tendance émergente est l'installation croissante d'écrans en cuisine pour remplacer les bons de commande traditionnels. Cette pratique gagne en popularité chez les restaurateurs.
Pendant les Jeux Olympiques les contrôles d'hygiène risquent d'être renforcés. Avez-vous des conseils ?
La priorité absolue, car c'est une exigence légale, est de respecter rigoureusement la démarche HACCP, d'être méticuleux dans le respect de toutes les obligations et de garantir une traçabilité impeccable. Heureusement, il existe des outils de numérisation qui peuvent apporter une aide précieuse aux cuisiniers dans la conformité avec ces normes. La technologie numérique permet de mettre en place des rappels, de créer des sauvegardes et offre d’autres services qui peuvent faciliter la vie des professionnels. Aujourd’hui ça ne représente plus un effort significatif en termes d’investissement donc je ne peux que conseiller aux professionnels de s’équiper. Mais quoi qu’il en soit, même sans investir, il faut être à cheval sur ces normes. L’hygiène c’est vraiment un point clé dans un restaurant.
Et l’intelligence artificielle dans tout ça ?
L’intelligence artificielle offre des gains en back office. Ça nous aide dans la prévision des ventes, donc dans la gestion de son stock mais aussi de son personnel. Si le professionnel investit dans une solution d’intelligence artificielle capable de prédire un chiffre d’affaires futur, elle peut donc le conseiller dans ses achats de matières premières et nous sommes capables de prévoir les prévisions aussi en termes de personnel à prévoir par exemple via notre système de gestion des plannings Esperoo. On tend vers plus d’intelligence artificielle, on a la data, le tout c’est de savoir quoi en faire.
#JDC#
Publié par Romy CARRERE
