La Lorraine a pour particularité d'avoir des frontières communes avec trois pays : l'Allemagne, le Luxembourg et la Belgique. Et nombre d'élèves effectuent leurs stages dans les pays limitrophes. Si l'on parle français en Belgique et au Luxembourg, il n'en demeure pas moins que dans ce dernier pays, quatre langues cohabitent au quotidien : français, allemand, luxembourgeois et anglais - la langue des affaires. "Et les clients apprécient que le personnel soit capable de s'exprimer dans leur langue. Nos élèves doivent donc s'adapter" explique Amélie Neis, enseignante en service et commercialisation au lycée Saint-André, à Ottange. "Pour cela, nous mettons l'accent sur l'apprentissage des langues en favorisant la pratique, via notamment des jeux de rôles", précise Frédéric de Ravinel, le directeur. La langue luxembourgeoise ne figure pas au programme mais des cours informels sont organisés pour donner aux lycéens quelques notions de base. Des 'leçons' qui se poursuivent d'ailleurs en dehors des cours puisque l'établissement accueille quelques élèves luxembourgeois.
Sprechen Sie Deutsch ?
Pour les jeunes vivant dans les villes à proximité immédiate des frontières, la langue du voisin est généralement maîtrisée : à Sarreguemines, la majorité des élèves sont bilingues français-allemand. Mais ce n'est plus le cas dès lors que l'on s'en éloigne. À Metz, par exemple, se faire comprendre dans la langue de Goethe devient autrement plus compliqué. "C'est néanmoins une langue que nous proposons en plus de l'enseignement de l'anglais pour les bacs pro" explique Didier Suaire, le proviseur du lycée Raymond Mondon. "La maîtrise de plusieurs langues est un sacré atout et nous faisons tout pour enrichir notre offre en la matière, afin de favoriser les stages à l'étranger ou accueillir des étudiants étrangers en nos murs. Il faut que l'on persévère en ce sens même si ce n'est pas toujours simple." Notamment sur le plan financier. L'année prochaine, le lycée Mondon suspend une section européenne en anglais. Mais "c'est provisoire", assure le responsable, "on va la rouvrir au plus vite".
Publié par Jean Fabian