Le Premier ministre, Manuel Valls, a présenté une série de mesures destinées à développer l'embauche dans les très petites, petites et moyennes entreprises. Celles-ci considèrent en effet qu'elles sont les grandes oubliées d'une politique gouvernementale qui ne prend pas assez en compte leurs spécificités.
Mais ces mesures seront-elles suffisantes ? Prenons l'exemple de la création d'une aide à l'embauche de 4 000 € pour les petites entreprises qui recrutent leur premier salarié, à condition de conclure un CDI ou un CDD de plus de douze mois. Outre le fait que cette aide ne soit que temporaire, elle ne concerne pas les embauches supplémentaires. Ce qui réduit d'autant le nombre d'entreprises susceptibles d'en bénéficier. Avec cette mesure, le nombre de créations d'emploi est évalué à 66 000, selon Emmanuel Macron, ministre de l'Économie et des Finances. Les entreprises préfèrent généralement une baisse des charges sociales.
Autre illustration : malgré une réglementation très contraignante, près de 90 % des embauches se font en CDD. La raison principale : l'absence de visibilité des entreprises sur leurs carnets de commandes ou leur activité. Plutôt que d'élargir les motifs de recours aux CDD, et assurer une sécurité juridique aux entreprises, le Gouvernement a choisi d'autoriser deux renouvellements de CDD (contre un actuellement), sans toutefois remettre en cause la durée maximale de ce type de contrat, qui est de dix-huit mois. On est encore loin de la flexibilité demandée par les chefs d'entreprise. D'autant que si le Gouvernement souhaite alléger un peu les contraintes existantes, il n'oublie pas d'en rajouter de nouvelles, avec notamment les amendements votés dans le cadre de la loi sur le dialogue social, qui renforce la représentation syndicale dans les TPE.
Publié par Pascale CARBILLET