Dans la restauration, tenter de bien faire son métier n'est pas suffisant. L'exemple de ce professionnel qui a dû mettre la clé sous la porte après un an d'ouverture parce que la banque ne lui a pas accordé son découvert au moment opportun n'est malheureusement pas un cas isolé. La France de l'entreprenariat relève du parcours du combattant ; aider l'entreprise ne doit plus se résumer à des effets médiatiques. Taper du poing sur la table pour que les banques, qui savent parfaitement se vendre sur petit écran, aillent dans le sens de l'emploi sur le terrain est une nécessité admise par nos politiques. À peu près tous vous diront qu'ils en sont conscients. Mais les choses s'arrêtent à la prise de conscience.
La petite et la très petite entreprise ne sont sans doute pas assez intéressantes pour certains conseillers bancaires, succursales et autres strates qui ne voient en elles que boîtes à problèmes, surcroît de travail, quantité négligeable… Ces mots vous paraissent un peu forts ? C'est pourtant le ressenti de bon nombre de patrons de cafés, d'hôtels, de restaurants au quotidien. Que les établissements bancaires ne soient pas philanthropes, c'est évident et ce n'est pas leur rôle. Mais qu'un conseiller aux abonnés absents précipite, par méconnaissance, même involontairement, droit dans le mur une entreprise fragile ou fragilisée n'est pas acceptable dans le contexte économique actuel. Le professionnel de Luzé avait visiblement un projet qui tenait la route puisqu'il avait ouvert ! Que d'énergie gâchée.
Publié par Sylvie SOUBES