"Je ne savais pas quoi faire dans la vie. La seule chose dont j'étais sûre : je ne voulais pas travailler dans l'hôtellerie." Doris Schaefgen en rit encore. Après son bac, l'Allemande s'est tournée vers les langues, a voyagé en Suisse, en Angleterre, a appris le français. Puis, elle se rend à l'évidence : "Un métier qui permet de voyager et de parler différentes langues est forcément lié à l'hôtellerie." Doris Schaefgen se retrouve donc en apprentissage dans l'univers hôtelier. Originaire de Düsseldorf, c'est en Allemagne qu'elle affûte ses premières armes : "J'ai tout fait. Le nettoyage des chambres durant six mois et même la plonge pendant deux mois, où j'ai découvert la richesse de la vie sociale d'une cuisine. En apprentissage, c'est normal de se frotter et s'essayer à différents postes."
Le début de l'ascension
En 1991, elle intègre le groupe Marriott. Doris Schaefgen rejoint l'équipe de réception de l'établissement de Munich. C'est le début de l'ascension. En 1993, elle devient chef de brigade. Un an plus tard, elle on la retrouve desk manager du Marriott Hambourg, puis chef de réception, à peine six mois plus tard. Doris Schaefgen apprécie ces changements. Dans l'hôtellerie, elle est comblée.
Doris Schaefgen apprend en 1997 l'ouverture prochaine du Marriott Champs-Élysées. Sa candidature est retenue : elle devient chef de réception du fleuron de la marque en France. La France, où elle va se marier et donner naissance à deux filles en 2000 et 2003. "Le groupe Marriott a fait en sorte que je puisse profiter de l'arrivée de mes enfants", explique Doris Schaefgen. On lui a créé un poste sur mesure, assorti d'horaires plus souples, répartis sur trois jours par semaine : "Je suis devenue directrice de la formation à un moment de ma vie où j'avais envie de transmettre."
En 2007, Doris Schaefgen quitte les Champs-Élysées pour le Renaissance Paris Hôtel Le Parc. Elle intègre l'établissement au poste de directeur hébergement et opérations. Puis, deux ans après, elle est nommée directeur des opérations. Un titre qui va la mener à suivre de près une imposante vague de rénovations. La boucle est bouclée. En vingt ans de carrière dans l'hôtellerie, Doris Schaefgen a tout vécu, y compris le stress lié à la métamorphose d'un établissement, suivie de sa réouverture.
Directeur général
En septembre 2011, le groupe Marriott pense à elle pour succéder à Alex Fiz à la direction générale du Renaissance Paris Arc de triomphe. Elle accepte et quitte les bureaux du Trocadéro pour ceux de l'avenue de Wagram. Le défi est de taille. Mais Doris Schaefgen garde les pieds sur terre. Ses objectifs pour 2012 : "Personnaliser davantage le service proposé aux clients, développer la vie du bar en créant des animations et faire du restaurant une table de référence à Paris." La barre est haute : la capitale compte de plus en plus de palaces. "Nous ne nous comparons pas à eux, nuance Doris Schaefgen. Nous sommes un 5 étoiles, ce sont des palaces, nous n'avons pas la même clientèle. Et s'il y a concurrence malgré tout, ce n'est que positif. Cela ne peut que nous tirer vers le haut."
Publié par Anne EVEILLARD