Christophe Bouvier, 52 ans, fils de boucher passé par le droit, la banque et l’assurance, est le pilote du grand changement au château de Dissay (Vienne). À la tête d’un groupe hôtelier familial qui compte trois établissements, il recherche en 2015 un lieu sans équivalent. “Airbnb, les chambres d’hôtes ont pris des parts de marché à l’hôtellerie. Proposer aux clients des prestations de confort supérieures à celles dont ils disposent chez eux, c’est une course à l’échalote. J’ai choisi de miser sur ce qu’ils ne peuvent pas s’offrir dans leur cadre habituel : un lieu d’exception, clé d’une belle expérience.” En quête d’un édifice classé, ouvrant la voie à de la défiscalisation, il écume les annonces avec en tête une idée : ne pas tomber amoureux des châteaux qu’il visite. “Rien n’est pire que le coup de cœur, explique-t-il. J’avais deux critères : disposer d’une capacité hôtelière d’au moins 30 chambres au sein même du château - les dépendances n’ont pas le même attrait - et un emplacement à proximité d’un axe routier majeur pour générer du flux toute l’année.”
Des ouvertures échelonnées
Le domaine de Dissay coche toutes les cases, coup de cœur excepté, avec ses 5 000 m2 pour le château, 3 000 m2 de dépendances et un parc de 6 hectares. “Le compromis de vente comprenait une clause suspensive d’obtention de permis. Durant un an, le projet a été monté en collaboration étroite avec les Monuments historiques, les pompiers, les partenaires financiers, l’architecte. Ce fut un an d’efforts acharnés pour assurer la viabilité du projet.” Huit millions d’euros sont investis dans la reconversion du château bâti par l’évêque de Poitiers, Pierre d’Amboise. En premier jalon, la rénovation de communs pour abriter un spa : “En ouvrant l’hôtel et le spa en même temps, je noyais ce dernier dans l’hôtel. Aujourd’hui, 80 % de la clientèle du spa - qui emploie 7 praticiennes - est locale, cela fonctionne très très bien.”
L’ouverture du restaurant intervient dans un deuxième temps, puis celle de l’hôtel, avec 12 chambres sur les 30 prévues à terme. Les travaux sont échelonnés pour limiter les interférences avec le fonctionnement de l’établissement. Le magnétisme de l’architecture opère sur la clientèle qui bénéficie même, pour les offres packagées en moyen séjour, d’une visite du domaine en calèche.
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Publié par Marie-Julie MEYSSAN