“On observe beaucoup de solitude dans le métier de manager.” C’est le constat de Valérie Bisch, directrice associée du cabinet de recrutement Tovalea by Mermoz et fondatrice de la société de coaching Clairformances. Le secteur des CHR, elle le connaît par cœur : diplômée de l’École hôtelière de Lausanne, elle a travaillé au Hilton Paris Suffren, au George V ou encore à l’Hôtel de Crillon au poste de directrice commerciale et marketing. Quant au recrutement, elle a ouvert son cabinet en 2008, qu’elle a d’emblée ciblé sur les métiers de l’hospitalité. Et le coaching ? Elle s’y est formée en marge de la crise sanitaire, “pour accompagner, de façon professionnalisée, au-delà de l’entretien de recrutement”. Pour répondre aussi aux détresses détectées chez les directeurs d’établissements hôteliers durant les périodes de confinement et encore plus au moment de la reprise en 2021.
“Responsabiliser ses équipes”
“La reprise a été très rapide. Les directeurs et managers se sont retrouvés et se retrouvent encore face à une pénurie d’effectifs, avec des propriétaires d’établissements qui ne comprennent pas que l’on ferme des chambres ou un restaurant faute de personnel”, détaille Valérie Bisch. Conséquences : tension, pression et stress au quotidien pour les dirigeants. “Des dirigeants formés pour gérer la plainte d’un client, un incendie, une communication de crise… mais pas pour gérer les émotions qui en résultent”, explique Valérie Bisch. Elle interroge : “Que fait-on de ses émotions une fois de retour chez soi ? Que fait-on de la pression que l’on se met à soi-même pour rester dans l’excellence ?” Puis elle répond : “Dans un premier temps, il faut hiérarchiser les priorités et réfléchir au sens de chacune d’elles. Ce serait bien aussi de s’intéresser sincèrement à chaque personne, composer avec, remettre de la souplesse d’esprit et de la coresponsabilité vis à vis des employeurs comme des équipes. Car il faut responsabiliser ses équipes. De quelle façon ? En leur apprenant à faire du vélo sans petites roues !”
“Redonner de la place à sa créativité”
Vis-à-vis d’un supérieur hiérarchique, Valérie Bisch incite à “revoir le cadre de la collaboration par rapport à la reprise”. “Il est important, poursuit-elle, de pouvoir demander à son N+1 de repréciser ses attentes, puis d’exprimer à son tour ses propres besoins, ce qui paraît viable ou non. Si le manager ne le fait pas, s’il n’ose pas, il risque alors l’épuisement.” Elle parle également d’une meilleure “gestion de l’essentiel ” et d’une capacité à “redonner de la place à sa créativité”.
#stress# Management
Publié par Anne EVEILLARD