D'emblée, l'exercice n'avait rien d'aisé. Quand Olivier Devys a
dépêché le designer Patrick Norguet pour imaginer les chambres de la
chaîne d'hôtels 4 étoiles Okko, le concept était de "faire du compact".
C'est-à-dire, faire tenir lit, salle de bains, toilettes, rangements… dans 18
m2. Un cahier des charges "où l'on est constamment dans la recherche du
moindre cm2 à gagner", explique le designer. Et ce, tout en privilégiant "convivialité,
confort, sommeil, service et qualité car, dans une chambre d'hôtel,
on doit pouvoir dormir, se détendre, se laver".
Jeu de transparence et dressing ouvert
Son premier parti pris a donc été de "créer une certaine porosité
entre l'espace d'eau et l'espace sommeil", détaille Patrick Norguet. Le
designer parle de "jeu de transparence" entre les deux entités, "tout
en préservant de l'intimité", grâce à une séparation inspirée du
claustra. Autre priorité : s'affranchir de tout superflu. Autrement
dit : l'accessoire n'est plus obligatoire, à l'instar du mini-bar. Si le
client veut boire ou grignoter, il lui suffit de descendre au Club, un "espace
de vie" ouvert 24 heures sur 24 et situé au rez-de-chaussée de chaque hôtel
Okko. Même souci de gain de place avec les rangements. Patrick Norguet a opté pour
"un dressing ouvert, que l'on peut refermer avec un rideau". On évite
donc les portes, qui encombrent. Même le bureau se limite à une tablette en
prise directe avec le mur : cela suffit pour poser un ordinateur ou
recharger un appareil. "La notion de travail à l'hôtel a évolué",
souligne Patrick Norguet. Fini, en effet, le grand bureau avec tiroirs et
fauteuil monumental. La chaîne Okko propose, en outre, un business corner, doté d'ordinateurs, dans son Club.
Le choix d'un éclairage doux et chaud
Quant à la couleur des murs,
peut-elle avoir une incidence sur l'impression d'espace ? Patrick Norguet
n'y croit pas, même si les tonalités claires dominent sur les murs des chambres
de chaque hôtel Okko. En revanche, le designer mise sur la subtilité de l'éclairage,
"car la lumière crée une atmosphère". Et pour éclairer sans aveugler,
son choix s'est porté sur "des LED les plus douces possibles, pour un
éclairage chaud, qui crée une certaine intimité". Rien de pire, en effet,
qu'une lumière blafarde au lever comme au coucher.
Publié par Anne EVEILLARD