C'est une première pour le Moulin rouge,
dont le dîner spectacle a été mis en place en 1959 : deux chefs occupent
désormais les cuisines du célèbre cabaret. Jusqu'à l'arrivée du chef
exécutif David Le Quellec, en 2014, rejoint cette année par le chef
pâtissier Eric Barnerias, l'offre était assurée par des
prestataires extérieurs.
Pour les 600 convives qui dînent à table avant le
lever de rideau, le chef David Le Quellec a souhaité proposer plusieurs menus
et une cuisine élaborée sur place. "J'ai dîné ici plusieurs fois avant de
prendre le poste et j'ai aussitôt senti que le lieu avait une âme. L'enjeu est
de donner une expérience gastronomique en plus d'un beau spectacle, et de
montrer à une clientèle internationale la richesse de la cuisine classique
française à travers ses produits", explique-t-il.
Dès la réservation, sont
proposés cinq menus dont un végétarien et un végétalien, mais aussi un menu
enfant (3 500 couverts chaque année) et une offre gastronomique.
Celle-ci est servie à une vingtaine de clients sur le balcon et elle change
toutes les trois semaines. Homard, truffe, le chef se fournit en produits
exceptionnels et exclusivement français. Les autres menus devant être
communiqués aux tours opérateurs à travers le monde, ils sont changés tous les six
mois.
Organisation, innovation et projets
L'équipe en cuisine est composée de 23
personnes. En salle, ils sont 120 à assurer le service. Proposer trois types de
restauration dans un seul espace, "banqueting, restauration pure et gastro
avec de la découpe en salle",
constitue la plus grande fierté du chef. "On reçoit les produits
bruts chaque jour. Il n'y a que le pain qui n'est pas fabriqué ici, pas encore…
Tout est réglé comme du papier à musique, millimétré et ultra sectorisé en
cuisine. Chacun a sa partie, sa fonction."
À chaque changement de menu, un
outil informatique qui recueille les commandes lors des premiers services permet
d'optimiser à 95 % la production. "Cela évite de trop produire. Il arrive
même que l'on finisse le service avec une assiette."
Arrivé en janvier et bénéficiant du
tout premier labo de pâtisserie du Moulin rouge, Eric Barnerias se
réjouit : "C'est un paquebot dans lequel je prends mes marques. On s'entend très
bien avec le chef et je suis heureux de voir que l'on reçoit de plus en plus de
candidats compétents et motivés." Les projets sont nombreux, "la
puissance de la marque est inouïe", souligne David Le Quellec.