D'après l'Insee, la fréquentation touristique française change de visage

L'Insee vient de publier son bilan touristique de l'année 2011. Celle-ci aura été marquée par deux éléments forts : une progression de la clientèle française et une fréquentation record en Île-de-France.

Publié le 03 mai 2012 à 13:32
Selon l'Insee, la France a tourné la page de la crise : 2011 représente une année record en nombre de nuitées touristiques avec 198,3 millions de nuitées dépensées sur le sol français. Ce chiffre est à peu près équivalent à celui de 2007, année où la clientèle française avait prédominé. Les clients européens progressent peu (+ 0,4 %) mais représentent toujours les trois quarts de la clientèle étrangère des hôtels. En revanche, en 2011, l'Institut national de la statistique et des études économiques note des évolutions de leurs comportements en fonction de leur pays d'origine. Touchés plus durement par la crise, Espagnols et Italiens préfèrent les campings aux hôtels et les Britanniques, s'ils demeurent toujours le contingent numéro des visiteurs européens dans l'Hexagone, se détournent des hôtels (- 2,9 %) au point que leur fréquentation a baissé de 33 % depuis 2008. En revanche, la note de conjoncture relève que la présence de touristes helvètes, belges et allemands s'est renforcée.

Les hôtels haut de gamme sont les grands gagnants

La clientèle extra-européenne, qui représente 25 % de la clientèle hôtelière étrangère, a vu son taux de fréquentation grimper de 7,9 % (le niveau le plus haut depuis 2005). Les Japonais se font plus discrets - puisque leur taux de fréquentation a reculé de 2,7 % - mais demeurent la première clientèle asiatique. Les Chinois connaissent une progression à deux chiffres (+ 25,2 %), tandis que de l'autre côté de l'Atlantique, les Américains, du Nord (+ 3,8 %) comme du Sud (+ 14,3 %), fréquentent de plus en plus les établissements hôteliers français.

Au cours de l'année 2011, les hôtels haut de gamme sont les grands bénéficiaires de l'évolution du tourisme (+ 7,2 % dans les 3 étoiles, + 27,3 %dans les 4 et 5 étoiles). En revanche, les hôtels 0 et 1 étoile font grise mine puisqu'ils perdent 1,2 % de clients, quand les 2 étoiles voient leur fréquentation reculer de 5,7 %. Enfin, globalement, les hôtels de chaîne font de meilleurs scores que les indépendants (+ 3,6 % contre + 2,8 %).

L'année 2011 révèle enfin la prédominance accrue de la contribution de l'Île-de-France dans le tourisme national. La région constitue le plus gros contributeur de nuitées touristiques en France (37 %, en hausse de 1,2 point par rapport à 2010). Suivent la région Rhône-Alpes (+ 5,8 %) et  Provence Alpes Côte d'Azur (+ 3,5 %).

'Opération conversion'

Enfin, si la fréquentation touristique semble atteindre un chiffre record pour 2010, la comparaison avec l'année 2008, date du début de la crise, apporte des informations supplémentaires. Contrairement aux idées reçues, le parc global de chambres a augmenté, passant de 612 082 chambres à 614 684 chambres, mais avec un net avantage pour les hôtels 4 et 5 étoiles qui, en trois ans, ont ajouté à leur parc 29 313 chambres, contre 12 669 chambres pour les établissements 3 étoiles. À l'inverse, le parc des 0 et 1 étoile s'est contracté de 9 603 chambres, et celui des 2 étoiles de 29 777 chambres. Cette érosion des petites catégories démontre que l'effet 'opération conversion' de la part du parc hôtelier français fonctionne bien.

Publié par Évelyne de Bast



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