La culture africaine a trouvé ses marques en France. Après le wax dans la mode ou encore l’afrobeat en musique, c’est à table qu’elle s’exprime. Les saveurs venues d’ailleurs séduisent les consommateurs : acras, beignets et autres samoussas ont représenté un chiffre d’affaires de 26,42 millions d’euros en 2023 dans la grande distribution, selon le cabinet Circana. Succès aussi dans la restauration rapide. Un exemple : fondée en 2011, l’enseigne Afrik’N’Fusion compte désormais 8 restaurants avec des plats stars comme les grillades de poulet, le mafé, le yassa, les pastels ou encore les alokos. Même déploiement de la cuisine africaine dans la restauration traditionnelle. Avec, en première ligne, le chef étoilé Mory Sacko. Révélé en 2020 par l’émission Top Chef, il sait mélanger les influences africaines, japonaises et françaises dans les plats qu’il propose dans son restaurant parisien MoSuke (XIVe). À cela s’ajoutent les tables comme Savane & Mousson ou Les Tontons Afro, qui incarnent une cuisine africaine singulière, colorée, épicée, et ce à travers l’Hexagone. Une dynamique qui donne envie aux salons, festivals et autres événements dédiés à ce qui se mange et ce qui se boit, de s’ouvrir également à cette Afrique gourmande. Les 1er et 2 mars derniers, à Marseille (Bouches-du-Rhône), la Friche la Belle de mai a ainsi accueilli la première édition des Rencontres des cuisines africaines, orchestrée par Les Grandes Tables et chefs in Africa. Au programme : plus de 70 acteurs et actrices culinaires d’Afrique et de ses diasporas en Europe, pour explorer les identités des cuisines africaines, célébrer leur richesse et développer des synergies. Le tout, le temps de tables rondes, ateliers et démonstrations culinaires.
“L’Afrique, c’est le jardin du monde”
Durant la journée du 5 novembre 2024, ce sera au tour du salon EquipHotel Paris 2024 de célébrer la cuisine africaine. Sur la Scène ouverte du parc des expositions de la porte de Versailles (XVe), place à “une cuisine plurielle, aux influences multiples”, comme la définit le chef d’origine congolaise Dieuveil Malonga, invité d’EquipHotel. À la tête du restaurant gastronomique le Meza Malonga à Kigali, au Rwanda, il utilise des épices venues de toute l’Afrique, continent qu’il compare au “jardin du monde”. Car le voyage inspire cet ancien cuisinier de l’Intercontinental, à Marseille, passé par l’émission de télévision Top Chef en 2014. Dieuveil Malonga puise, en effet, ses accords dans la cuisine des grands-mères africaines, qu’il a étudiée de près en visitant une quarantaine de pays d’Afrique. Dans cette même veine, plusieurs femmes cheffes vont également se succéder sur la Scène ouverte d’EquipHotel. À commencer par Gloria Kabé, cheffe ‘nomade’, qui propose une cuisine afro-vegan, où l’on retrouve banane plantain, gombos, patate douce, pickles, tamales de maïs et taboulés, tous réinventés à la sauce veggie. Autre talent féminin à découvrir : Sonia Sokouri. Cheffe consultante en cuisine et produits des terroirs d’Afrique, elle mêle le meilleur de l’Afrique de l’Ouest aux techniques de la haute cuisine française. Avec elle, le homard s’accorde à une vinaigrette à l’hibiscus et aux herbes, l’œuf mimosa se marie à la mayonnaise de baobab et le granola d’apki côtoie le miel fumé de Korhogo. Autant de recettes qui réveillent les assiettes.
Publié par Anne EVEILLARD