#Coronavirus : "Nous sommes les grands perdants de la crise"

Replonges (01) Comme beaucoup de leurs confrères, Didier et Sandra Goiffon, les gérants de l'hôtel-restaurant La Huchette, près de Mâcon, sont en grandes difficultés en raison de l'arrêt de leur activité. Une situation inextricable selon eux si le confinement devait s'éterniser. D'autant qu'il leur est très difficile d'obtenir les aides financières annoncées.

Publié le 07 avril 2020 à 16:05


Il y a neuf mois environ, Didier et Sandra Goiffon quittaient leur restaurant étoilé La Marelle, situé aux portes de Bourg-en-Bresse (Ain), pour s’installer à une trentaine de kilomètres, à Replonges, afin de reprendre La Huchette, un hôtel-restaurant de 14 chambres. Les gérants avaient alors investi 1,5M€ dans la rénovation de cette belle ferme de caractère dans le but d’en faire une étape gastronomique et développer une activité hôtelière. En janvier dernier, le chef Didier Goiffon avait même regagné son étoile au Michelin. Mais l’épidémie de Coronavirus a stoppé net leur projet d’une vie.

Le démarrage de l’activité avait été difficile, mais avec l’étoile regagnée, les réservations qui s’enchaînaient pour ce printemps et les réceptions de mariage, on était sur la bonne voie. Mais du jour au lendemain, tous nos espoirs se sont effondrés”,  explique avec dépit Sandra Goiffon. Les gérants sont, en effet, confrontés à de graves difficultés financières puisqu’ils n’ont pas de trésorerie d’avance.

On ne peut plus payer les salaires de nos 14 employés qu’on a dû mettre au chômage technique, on a encore des fournisseurs à payer, des charges courantes, les prêts… Mais c’est impossible, nos comptes vont bientôt être bloqués. Nous sommes anéantis”, se désole la gérante.

 

De nombreux obstacles

Pour s’en sortir, Sandra Goiffon se débat mais doit faire face à de multiples murs. “J’ai fait la demande pour obtenir les 1 500 € auxquels les indépendants ont droit, mais j’attends toujours une réponse. De même, je n’arrive pas à joindre ma banque dans l’espoir d’obtenir le prêt de Bpifrance. Au fond, les démarches me semblent beaucoup plus compliquées qu’on veut nous faire croire. J’ai dû contacter le médiateur de la Banque de France pour jouer le rôle d’intermédiaire. Même mon assureur m’explique ne rien pouvoir faire pour nous, car on est trop nombreux à être dans la même situation”, explique Sandra Goiffon.

Pour le couple, l’avenir s’assombrit de jour en jour, avec en perspective un possible dépôt de bilan. “Il nous faudrait 300 000 € pour sauver l’entreprise. Et même si le confinement prend fin, on n’est pas certain de voir l’activité reprendre. D’autant qu’on comptait beaucoup sur les touristes étrangers, comme les Allemands. Avec cette crise, ils ne vont pas redescendre en France cet été. Nous sommes vraiment écœurés. Après avoir travaillé toute une vie et investi pour créer des emplois, j’ai l’impression qu’on nous abandonne. Les entrepreneurs sont sacrifiés, on est les grands perdants. Alors qu’on a cotisé toute notre vie, payé les charges... J’entends beaucoup de confrères de ma génération dirent qu’ils vont arrêter ce métier. La situation est dramatique. Heureusement, on trouve un peu de réconfort auprès du collectif Resto Ensemble qui rassemble hôteliers et restaurateurs. À plusieurs, on sera forcément plus forts”, conclut l’hôtelière.

 

#DidierGoiffon#  #SandraGoiffon# Covid19


Publié par Stéphanie Pioud



Commentaires
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Pierre Dupont

mardi 7 avril 2020

tout a fait d accord aucun suivi terrain concernant les annonces
il faut 3 bilans dont celui de 2019 et sinon RIEN!!
Cela c est LA REALITE!!
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philippe BIRCKEL

mardi 7 avril 2020

A Sandra et Didier Goiffon...
Il y a de quoi être anéanti lorsque l'on doit faire face à des difficultés d'aussi court terme que vous. Étant nous même dans une situation quasi identique avec une trésorerie qui va fondre comme neige au soleil malgré toutes les mesures mises en place : report de charges sociales, report de créances d'emprunts, chômage partiel (pour l'instant nous n'avons pas encore demandé de PGE à notre banque), nous allons devoir affronter de difficiles moments. Je ne sais quoi vous dire et ne vous suis malheureusement d'aucune aide potentielle si ce n'est de vous exhorter à rester aussi courageux que possible et surtout de garder la santé. Notre profession, hôteliers restaurateurs, est en grand danger malgré le fait que nous ayons été les premiers à bénéficier de mesures de soutien... Cependant, tout ceci ne suffira peut-être pas parce que si reprise il y a dans un délai rapproché, rien ni personne ne garantira un afflux de clientèle suffisant permettant de consolider nos situations à court terme. Notre reprise est un peu plus vieille (5 ans...) que la vôtre mais les temps actuels ne permettent plus d'engranger suffisamment de trésorerie comme par le passé pour mieux faire face à une crise d'une telle ampleur. Prenez soin de vous !
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L'ETOILE

mardi 7 avril 2020

Il est vrai que cette situation est loin d'être claire car l'état ne l'a pas prise au sérieux dès le début et maintenant, il est totalement incompétent.
Les aides, si elles arrivent un jour qui va les payer ? Ou l'état va t-il trouver toutes les sommes promises ?
Nous, nous vivons cette situation de non dit, de non réponse, de dénis des autorités, de pertes financières.... depuis septembre 2014.
Il ne manquait que le confinement.
Nous n'avons plus de salarié, d'extra à cause de la mauvaise foi de tous (la mairie et la propriétaire qui ont des 'relations') et en plus nous n'avons eu aucun soutien, aucune solidarité bien au contraire, on nous a humilié, traîné dans la boue.
Nous, maman et moi, depuis le 18 mars, portons des repas aux urgentistes et vous avez raison, cela fait du bien car attendu que tout le monde est touché, il y a eu cette solidarité qui réchauffe le coeur.
Nous ne demandons rien, nous faisons avec ce que nous avons.
J'ai parlé avec Caroline et je souhaite de tout mon coeur que vos affaires repartiront dans de bonnes conditions sachant qu'après, rien ne sera plus comme avant.
Nos ennuis qui ont provoqué le décès de ma petite Topaze puis de mon papa, nous ont donné une autre façon de penser.
Maintenant, nous vivons au jour le jour depuis 2014 et nous apprécions beaucoup plus les bons moments même si ils sont courts.
Bon courage à vous tous et surtout restez bien solidaires ainsi vous gagnerez et vous pourrez redémarrer.
Bien à vous.
Eva

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