Depuis le 3 avril, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, suivi par celui des Landes, a pris un arrêté interdisant purement et simplement l’ouverture des hôtels sur les zones littorales, en même temps que les locations saisonnières, de type Airbnb. “Toutes les locations à titre touristique, chambres d’hôtels, meublés de tourisme ou de tout autre logement destiné à la location saisonnière, sont proscrites”, énumère le texte, reconduit depuis.
De quoi placer les hôteliers d’un même département dans deux situations distinctes : ceux de l’intérieur qui ont le droit d’ouvrir mais qui n’ont pas - ou si peu - de clients et ceux de la côte qui pourraient avoir des clients en ce début de déconfinement, mais qui sont empêchés d’ouvrir.
L’administration veut tarir absolument le flux des locations saisonnières pour éviter de relancer des vacanciers potentiels sur les routes. En toile de fond, la méfiance vis-à-vis des hébergements qui auraient pu se négocier pendant les vacances de printemps ou les longs week-ends de mai. Le phénomène correspond-il à une réalité ? Des journalistes du quotidien régional Sud-Ouest ont cherché à louer un logement en ayant recours aux principales plateformes numériques. Rien ne les a empêchés d’aller jusqu’au bout de la procédure, auprès de plusieurs propriétaires. Avant de recevoir finalement un SMS indiquant que la location ne serait pas possible.
Des annonces gouvernementales attendues avec impatience
“Nous avons le sentiment que la capacité de l’État à pratiquer des contrôles sur ces locations n’est pas réelle, déplore toutefois Jean-Pierre Istres, président de l'Umih 64 Pays basque. Il nous a même été soufflé de signaler les cas dont nous pourrions avoir écho. Autant je désapprouve les gens qui ne respectent pas la loi, autant je ne vais pas encourager la délation ni pratiquer le contrôle à la place de l’administration.”
Marc Mariée, le procureur de la République adjoint du parquet de Bayonne, constate qu’aucune suspicion de location d’hébergement ‘sauvage’ n’a été portée à sa connaissance. Les collectivités n’ont pas non plus détecté de variation de la consommation d’eau ou de volumes d’ordures collectées, en lien avec les vacances de printemps ou les week-ends de printemps.
Les hôteliers basques attendent cependant un réel signe de détente à compter des annonces gouvernementales du 2 juin. “Nous n’embauchons pas le personnel saisonnier que nous recrutons d’habitude en mai, et nous ne renouvelons aucun matériel, comme c’est le cas à cette époque. Les établissements saisonniers ne rouvrent pas. Beaucoup de professionnels sont en détresse. Si il n’y a pas d’avant saison, suivie par un été pas extraordinaire, on va retrouver les gros problèmes à l’automne.”
Publié par Cyrille PITOIS
mercredi 27 mai 2020
vendredi 29 mai 2020
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vendredi 15 mai 2020