On ne devient pas concierge d'hôtel par hasard. Ce métier exige à la fois une grande culture générale, de la diplomatie, un sens accru de l'observation et une connaissance des rouages du monde hôtelier. Si bien que les hôtels de luxe ont souvent du mal à dénicher la perle rare. Face à ce constat, l'Union nationale des concierges d'hôtels (UNCH) Les Clefs d'or France a eu l'idée de créer une formation pour transmettre un savoir, un savoir-faire et faciliter l'accès des jeunes à une loge de palace ou d'hôtel 4 ou 5 étoiles. Même si le passage par les postes de groom, chasseur, bagagiste, voiturier… reste une étape indispensable pour apprendre et progresser, avant de se retrouver derrière le comptoir d'une loge.
"Nous venons de recruter les treize personnes qui constitueront la promotion 2013-2014 de notre 7e formation professionnelle d'établissement [FPE, NDLR] concierge d'hôtel", confie Philippe Verdumo, assistant chef concierge au Four Seasons Hôtel George V (Paris, VIIIe) et président de la commission FPE concierge d'hôtel. Une formation issue du partenariat entre l'UNCH et le lycée des métiers de l'hôtellerie et du tourisme d'Occitanie, à Toulouse (31), où une partie des cours sont dispensés. Un cursus qui débouche sur une certification de niveau IV du ministère de l'Éducation nationale. Un sésame qui permet de trouver un emploi "dans tous les métiers de la loge", souligne Philippe Verdumo. Les onze élèves formés en 2012-2013 ont ainsi tous été placés dans de grands hôtels parisiens, de la côte Atlantique ou encore de la Côte d'Azur.
Un an en alternance
La formation se déroule sur un an, en alternance. Elle couvre des disciplines telles que les techniques de conciergerie, l'organisation et la gestion d'une loge, les techniques de communication interpersonnelle, le droit social et hôtelier ou encore l'histoire de l'art. Des concierges Clefs d'or interviennent pour parler organisation, protocole, sécurité, gestion de la mémoire… Chaque année, quelque 80 dossiers sont reçus pour 14 places maximum. Le profil idéal ? "Être âgé de moins de 30 ans, avoir un niveau bac, cinq années d'expérience professionnelle, un bon bulletin scolaire et parler l'anglais couramment. C'est un minimum", détaille Philippe Verdumo. Quant à la motivation, l'esprit de curiosité, l'intérêt pour l'actualité, "ils font la différence d'un postulant à un autre", ajoute Dominique Guidetti, président de l'UNCH et chef concierge au Park Hyatt Paris Vendôme (IIe).
Dupliquer la formation dans d'autres lycées hôteliers ? "Pourquoi pas, mais il n'y a pas d'urgence, répond Dominique Guidetti. Grandir trop vite pourrait nous faire perdre le sens premier de notre formation." À savoir : transmettre une certaine excellence, donner des clés et des outils pour devenir ce que le chef concierge du Park Hyatt parisien appelle "l'ambassadeur d'un hôtel, mais aussi celui d'une ville, d'une région, voire d'un pays."
Publié par Anne EVEILLARD