Elles avaient troqué leurs escarpins contre des baskets. Pour parler de leur génération, quatre étudiantes de la licence professionnelle direction des services d'hébergement en hôtellerie internationale, basée à l'université de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), n'ont pas hésité à casser les codes vestimentaires de l'hôtellerie-restauration. Fanny Ledieu, Fatouma Soumare, Joséphine Temporel et Elisa Torchy, toutes en alternance dans des hôtels parisiens, ont organisé un débat, le 14 avril dernier, dans leur université, sur le thème : Gagner en attractivité auprès de la génération Y. Un événement qui fait l'objet de leur projet, supervisé par Régine Davroux, responsable de la licence pro, et pour lequel elles avaient réuni une quinzaine de professionnels.
Ils sont nés entre 1980 et 2000. Ils surfent sur Facebook, ebay, Google et se disent à la fois "inventifs, multitâches, solidaires, exigeants, arrogants, indisciplinés, impatients…", ont détaillé les étudiantes. Un profil pas si simple à intégrer dans une entreprise. "Avant, je menais les entretiens de recrutement dans une salle de réunion. Aujourd'hui, je les fais au bar de l'hôtel", a reconnu Corinne Veyssière, gouvernante générale du Sheraton Paris Airport Hotel.
"J'aimerais pouvoir parler de tout avec mon futur employeur"
Quant à Loïc Le Berre, directeur général de l'hôtel Le Burgundy, à Paris (Ier), à chaque jeune qu'il rencontre, il donne "une perspective pour se projeter dans la proposition de poste qu['il]peu[t] lui faire". "Quand on entre dans une entreprise, il faut penser tout de suite à la revente de son expérience", a-t-il poursuivi. Une façon, en effet, d'attirer une génération qui zappe, bouge, voyage…
Les recruteurs font face à une génération audacieuse, fonceuse et qui a du répondant : "Récemment, en entretien, j'ai demandé à un jeune quel était le dernier livre qu'il avait lu. Il m'a répondu, puis a ajouté : et vous, votre dernier livre ?" "J'aimerais pouvoir parler de tout avec mon futur employeur", a confié Fatouma Soumare, en marge du débat. Elisa Torchy, elle, espère que son patron pourra lui "donner des perspectives". Pour Joséphine Temporel, "c'est l'esprit d'équipe qui prime" et pour Fanny Ledieu, "avoir pourquoi on a envie d'aller travailler chaque matin".
Publié par Anne EVEILLARD