Ça vous est arrivé : "J'ai tout perdu dans un incendie"

Charroux (03) Victime d'un acte criminel, la Ferme de Saint-Sébastien a disparu en une nuit. Pour ses propriétaires, la reconstruction a été lente et difficile. Mais aujourd'hui, l'affaire est pleinement repartie.

Publié le 30 mars 2017 à 12:21
Dans la nuit du 20 au 21 juillet 2010, les flammes ont dévasté le restaurant la Ferme de Saint-Sébastien à Charroux (Allier) et la vie de Valérie Saignie et Philipe Charvet. Le sinistre était d'origine criminelle. "Il y a eu cinq départ de feu ! Il y avait la volonté de détruire, rien n'a été volé", se souvient Valérie Saignie. La Gendarmerie n'a jamais mis la main sur les coupables. "Nous avons même été suspectés. Cela est peut-être habituel pour les forces de l'ordre, mais c'est dur à vivre." Enquête de voisinage, mise en place de scénarios ubuesques, "et tous les curieux qui venaient voir les décombres, qui pénétraient dans le bâtiment". Il a fallu sécuriser, affronter les experts et procéder au déblaiement (une tonne de gravats). "Comme en août, les entreprises ne sont pas disponibles, nous sommes partis en vacances. Mais pas loin, dans la famille. Pour souffler et réfléchir, ne plus être sur les lieux du sinistre."

Il a fallu choisir : tout abandonner, repartir à zéro ailleurs, ou relancer le Ferme Saint-Sébastien. Les travaux ont duré un an avec un nouveau stress. "Nous avons passé des journées à chercher des factures, des preuves d'achat, des justificatifs... Mais les choses trop anciennes ont une valeur zéro, et les experts proposent des forfaits. Nous n'avons pas obtenu de chômage technique pour le personnel. Les sept salariés ont été payés pendant toute cette durée. C'est dur pour la trésorerie." Surtout que les versements des assurances pour la perte d'exploitation ne se sont concrétisés qu'à la fin des travaux. Entre le matériel à racheter, ce qui n'est pas pris en compte par les assurances, les frais nouveaux et la perte d'activité, "on est toujours perdant après un incendie", confie le couple. Sans parler du contrecoup émotionnel.

 

Vendre la cave et emprunter

Valérie Saignie et Philippe Charvet ont tenu bon et sont allés même plus loin. Ils ont agrandi la Ferme de Saint-Sébastien, avec une terrasse encadrée par deux salles offrant une vue sur la campagne. Plus une extension pour les cuisines. "Nous avions ces projets en tête, mais ils n'étaient pas prioritaires." Le couple a investi 250 000 €. Pour mener à bien cette nouvelle ambition et faire face aux charges, ils ont mis en vente une partie de la cave, soit 4 000 bouteilles, et emprunté auprès des banques. "Elles nous ont suivis parce que nous sommes propriétaires des murs. J'ai appris alors que seulement 20 % des victimes d'incendie relançaient leur activité avec succès."

En juillet 2011, le restaurant rouvre ses portes. "Les clients sont revenus. Un peu curieux au début, peut-être." Malheureusement, l'incendie avait provoqué la perte du Bib Gourmand. Et l'activité de plus en saisonnière, le poids des remboursements, les charges et les salaires à assurer, et un ticket moyen en baisse de 5 à 10 €, ont provoqué des années difficiles. "Les étés n'apportaient pas assez de trésorerie pour assurer les hivers. Il fallait négocier avec les banques… Mais nous avons tenu bon, nous nous sommes adaptés en permanence. En acceptant des prestations que nous aurions boudées avant." Et quand deux salariés ont quitté le restaurant, ils n'ont pas été remplacés.

Depuis le retour du Bib Gourmand en février dernier, la dynamique est relancée. "Il y a plus de clients et plus de demandes pour des repas de famille ou d'entreprise." Un petit plus qui devrait permettre de stabiliser durablement l'entreprise.

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Publié par Pierre BOYER



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