“C’est pour moi le phénomène du moment, le plus étonnant avec ses files de jeunes gens disposés à payer parfois 8 € pour une boisson alors qu’ils ont du mal à régler leur loyer”, s’étonne Louiza Hacène, fondatrice de la solution globale Malou à destination des restaurateurs. Les points de vente de bubble tea - cette boisson originaire de Taïwan composée de thé agrémenté de sirop, jus ou lait, et de perles de tapioca -, prolifèrent sans pour autant convaincre Bernard Boutboul, du cabinet Gira : “Il y en a autant qui ferment. C’est un épiphénomène comme l'ont été les food trucks !” Un avis divergent de celui d’Anissa Pomiès. “Le bubble tea reconfigure la sociabilité des jeunes de l’après Covid. Cette boisson se consomme en groupe. Elle remplace l’expresso pas cher. Il ne faut pas envisager ce succès en dehors de son contexte culturel imprégné d’influences asiatiques comme le phénomène kawaii, qui plébiscite tout ce qui est mignon et douillet. Si le bubble tea disparaît, il sera remplacé par une autre boisson similaire car cette tendance dans la jeunesse est profonde”, analyse l’enseignante-chercheuse spécialiste des habitudes alimentaires.
Un marché estimé à 4 milliards de dollars à l’horizon 2027
“Ce produit est apprécié car le mélange est personnalisé, sur mesure. C’est gratifiant !”, observe Anne-Claire Paré, du cabinet Bento. “On nous reproche un produit trop sucré. C’est faux. On peut commander un bubble tea avec 0 à 30 % de sucre et une multitude de toppings - perles de tapioca, gelée, aloé vera et même haricot rouge... Tous nos produits sont importés de Taïwan même les contenants. Les clients viennent chez nous car c’est impossible à reproduire à la maison. Nos sirops sont épais et concentrés”, explique Shen Zhang, qui représente l’enseigne Chatime, numéro 1 en France. “J’exploite 25 kiosques, pour la plupart dans des centres commerciaux, avec un contrat d’exclusivité car dès que nous ouvrons un point de vente, un autre apparaît à côté. Nous avons une quinzaine de licenciés. Il faut compter 35 000 € pour l’enseigne et l’équipement, ce n’est pas cher. Notre clientèle n’est pas uniquement constituée de jeunes. Le secteur se purifie. Les mauvais disparaissent”, conclut celui qui a été patron d’un bar-tabac dans le XVe arrondissement de Paris avant de se lancer, en pionnier, dans l’aventure du bubble tea en 2016. Le cabinet américain Allies Market Research évalue le marché du BBT à plus de 4 milliards de dollars à l’horizon 2027.
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Publié par Francois PONT