"Ce que l'on voulait, c'est avant tout créer un lieu convivial qui mixerait les clientèles et où l'on mangerait bon, sain et pas cher. C'est après que l'on s'est rendu compte que notre concept était celui du locavore. Puisqu'à 99 % nos produits, y compris les boissons, viennent de producteurs situés dans un rayon de 250 km." Manuel Dagens, 23 ans, plutôt chargé de la cuisine et Adrien Bucquet, 24 ans, parlent d'une seule voix. Les associés ont déboursé 100 000 € pour le fonds de commerce financé pour moitié sans l'aide des banques. Leur restaurant bien placé à deux pas du cinéma Utopia et de l'église Saint-Pierre a ouvert le 25 septembre.
Depuis, Belle Campagne ne désemplit pas. Avec un seul service, le soir et le dimanche midi pour le brunch, l'équipe de 4 personnes - un salarié et un apprenti - réalise 40 couverts pour un ticket moyen de 25-30 €. Le lieu est pittoresque. Dans la petite pièce du bas et à l'étage où la salle principale se prolonge d'un salon 'lounge', la décoration mêle les genres. Les antiquités récupérées chez les grands-parents, la brocante d'Emmaüs, les bons plans d'internet ou le pur design acheté neuf fraternisent harmonieusement. Sur les murs, des photos du frère d'Adrien et d'autres oeuvres d'artistes à venir. Les longues tables d'hôtes privilégient les échanges ; les plus petites, le tête-à-tête. En fond musical, la playlist est comme tout ici, du fait maison.
Des assiettes en deux versions
Le produit est d'une rare qualité : "C'est presque dommage de le cuisiner tant il est frais, de saison et qu'il a du goût au naturel", dit en souriant Manuel qui a passé l'été à faire ses confitures et coulis de tomates. La liste des producteurs notés sur une carte géographique sera bientôt accrochée dans la montée d'escalier. "Nous travaillons en direct. Et pour l'essentiel, nous allons chercher nos produits chez nos fournisseurs", précise Manuel. L'offre se décline en deux versions. Type tapas, baptisés ici 'finger food', frites maison et aïoli, légumes de saison rôtis, coeur de canard ou les morceaux choisis d'un poulet bio et croustillant… soit sept propositions de 3,5 à 6 €.
La carte classique aligne trois à quatre entrées, autant de plats et de desserts ; elle mêle la tradition à l'exemple de la joue de boeuf braisée cuite 8 heures et l'originalité comme ces pâtes artisanales avec crème fraîche et truffe. Les tarifs sont sages : de 10 € pour le plat du jour à 14 € la formule entrée-plat-dessert. Le premier rendez-vous mensuel d'une longue série est fixé au 27 novembre. Le triptyque est posé : du vin avec des producteurs, des artistes et un menu unique à 20 €. Le tout comme à l'accoutumée sera bien relayé sur les réseaux sociaux.
Publié par Brigitte DUCASSE