Consultante, Céline Chung s’ennuie. Cette Franco-chinoise décide donc de changer de vie : “J’adore la cuisine, les lieux de vie, avoir un impact positif sur la vie des gens. J’ai voulu partager ma culture chinoise. Ça répondait à une quête de sens”, confie-t-elle.
En 2019, la jeune femme et son associé Billy Pham ouvrent Petit Bao, rue Saint-Denis, à Paris. La cantine de style shanghaien met à l’honneur les baos (pains farcis cuits à la vapeur), et quelques plats signature comme le poulet à la sauce aigre-douce ou les aubergines hongshao (sautées au wok et caramélisées). “On a voulu redorer l’image de la cuisine chinoise, avec des recettes réconfortantes et pleines de saveur, un décor plus contemporain. Chez nous, il n’y a pas de glutamate, on indique la provenance de nos produits – la farine est bio, les viandes sont françaises -, tout est fait maison, la cuisine est ouverte...”, précise-t-elle. Le succès est “fulgurant” : “Il y a eu la queue dès la première semaine d’ouverture, raconte-t-elle. Pendant les travaux, on a affiché sur la façade ‘No dog, no cat, no rat, just chinese food’. Cela a suscité la curiosité, c’est le mantra qui nous a fait connaître.”
Cinq restaurants en six ans
L’année suivante, Gros Bao est inauguré quai de Jemmapes, dans un style “kitsch et moderne”. L’établissement de 350 m² se spécialise dans les plats phares de différentes régions chinoises : le canard laqué à la pékinoise, les Char Siu Bao de Canton, le Beef Ho Fun de Hong Kong... Bleu Bao (bao, dim sum et cocktails) voit le jour en 2022, à South Pigalle. La dernière adresse en date, Bao Express, est un “voyage dans un univers pop et acidulé aux couleurs pastel d’un Hong Kong des années 1970” : “On s’est inspiré des diners hong-kongais, où l’on peut manger sur le pouce à toute heure de la journée. C’est à la fois un restaurant, un coffee-shop, une boulangerie chinoise et un bar à cocktails”, résume-t-elle.
“Faire bon et bien”, une tendance forte
Avec un ticket moyen compris entre 25 et 31 € hors taxes (boissons comprises), les établissements Bao séduisent les “classes moyennes, les CSP+, les citadins qui ont voyagé et qui sont curieux, de 20 à 70 ans”.
La Bao Family ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En mars 2024, elle va encore frapper avec une ouverture prévue à Marseille. “On fait partie d’un mouvement plus large, estime Céline Chung. Depuis quelques années, des acteurs proposent une cuisine chinoise plus qualitative. Faire bon et bien, c’est une tendance forte, vouée à perdurer.”
#baofamily#
Publié par Violaine BRISSART