Ils étaient nombreux, le 22 janvier dernier, à arpenter les allées du salon Studyrama à l’Espace Champerret, à Paris (XVIIe). Beaucoup de jeunes, souvent accompagnés d’au moins un parent, ont profité d’une session dédiée aux formations « Tourisme et hôtellerie-restauration », pour découvrir les métiers de l’hospitalité et prendre le pouls d’un secteur bousculé depuis le début de la pandémie. À l’instar de cette adolescente, venue avec sa mère, demander des informations sur les cursus proposés à l’Institut Paul Bocuse. Passionnée par la cuisine, elle veut en faire son métier. Quant à sa mère, elle questionne sur la vie du campus, les horaires, les stages… « Les parents ont besoin d’être rassurés », reconnaît Dominique Giraudier. Directeur général de l’Institut Paul Bocuse, il ajoute que la crise sanitaire et « le contexte tendu » n’ont pas conduit à une désaffection des jeunes pour les CHR. « Nous ne sommes pas face à une problème d’attractivité, poursuit-il. Nous continuons d’avoir de bons candidats, même si le secteur souffre d’une image négative actuellement. Et ce pour deux raisons : tout d’abord, la crise sanitaire qui nous contraint d’attendre 2024 pour retrouver une tendance touristique positive. Ensuite, les métiers de l’hospitalité n’ont pas suffisamment pris en compte l’évolution de notre société. »
« Le management historique et militaire est dépassé »
Cette prise de conscience pousse l’Institut Paul Bocuse à réagir et prendre position. « En mars prochain, nous organisons un symposium sur la problématique de l’environnement managerial inadapté aujourd’hui dans l’hôtellerie et la restauration », détaille Dominique Giraudier, favorable à « un changement culturel profond ». « Le management historique et militaire est dépassé. Chacun cherche du sens dans son travail. Il faut nous adapter aux attentes des nouvelles générations », souligne-t-il encore. Avis partagé par Anne Poinsignon, responsable promotion et recrutement au sein de l’Institut Paul Bocuse. Elle parle d’« esprit de famille », « convivialité » et « vie ensemble » sur le campus d’Écully (Rhône). Un campus qui accueille quelque 1 200 étudiants de 72 nationalités différentes. Un campus qui reçoit près de 8 000 dossiers de candidature pour 400 places seulement. Un campus, enfin, qui va s’agrandir dès septembre 2022 et passer de 12% d’élèves boursiers à 30% d’ici à 5 ans.
Publié par Anne EVEILLARD