Tout près du Moulin-Rouge et à quelques mètres de la station Pigalle, l’hôtel Rochechouart (Paris, IXe), capte le regard et éveille la mémoire. À l’angle de la rue l’Allier et du boulevard de Rochechouart, la façade art déco de cet établissement du groupe Orso, a fait peau neuve et fait écho au Paris de l’entre-deux-guerres, celui qui rimait avec insouciance, légèreté et joie de vivre, en rupture avec la rigidité du classicisme en vigueur de l’époque.
À l’intérieur, l’ambiance feutrée du lobby mêle jeux de lumière tamisée et couleurs sourdes, dans une atmosphère qui veut rester fidèle à l’histoire du lieu. L’histoire, justement, Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay, fondateurs du studio Festen, s’en sont inspiré. Ils ont cherché, fouillé archives et bibliothèques, pour concevoir ou sélectionner tables, chaises, mobilier, miroirs, détails de meubles intégrés. Au final, l’ensemble fait revivre un style rétro art déco, souligne courbes, arrondis, lignes géométriques et graphiques... “Un charme légèrement désuet s’associant bien aux valeurs de l’hôtellerie classique”, retient le duo.
Au restaurant, la mosaïque d’origine au sol a été conservée. Les tables et chaises ont été pensées sur mesure et fabriquées en France. Au plafond, moulures et luminaires sont passés par les mains de Pauline Leyravaud, experte du trompe-l’œil, qui sait donner l’illusion du marbre à la perfection.
Œuvres d'art dans les chambres et parties communes
Les 106 chambres de l’établissement se répartissent sur 8 étages et 6 catégories. Certaines bénéficient d’une vue imprenable sur le Sacré-Cœur. On y retrouve une atmosphère élégante et tamisée, chic et sans opulence, épurée mais chaleureuse, grâce à la palette de couleurs des murs et du mobilier qui alterne teintes chaudes et automnales (moka, bronze, vert sourd, terra-cotta…), au choix des matériaux, et aux mobiliers dessinés et confectionnés sous la direction du duo Festen (de la tête de lit au mini-bar, en passant par les luminaires, les miroirs, table de nuit, et les incrustations des placards intégrés). Tous évoquent les années 1930 et sont en osmose avec l’esprit des lieux. Dans les salles de bain, l’hôtel met à disposition sa ligne de produits parfumés à la figue et au fenouil sauvage, baptisée ‘Colomba’, et que l’on retrouve dans tous les hôtels du groupe Orso.
Les œuvres de l’artiste peintre franco-japonaise Tiffany Bouelle, et celles dénichées par La Galerie Française, habillent les murs et ravissent le regard dans les chambres et les parties communes.
Au 9e et dernier étage, un bar sur le toit - avec vue sur tout Paris - devrait servir des cocktails maison et recevoir quelques événements privés.
Ouvert en octobre 2020, l’établissement a fait le choix de rester ouvert malgré les restrictions sanitaires. Si le restaurant est forcé de rester fermé au public, il propose des repas servis en chambre et à table. Une offre qui a conquis de nombreux parisiens à Noël et pour la Saint-Valentin.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON