On ne met plus le couvert comme avant. Parce que l’on ne passe plus que trente minutes en moyenne à table à l’heure du déjeuner, parce que l’on est plus mobile, parce que l’on se fait livrer son repas, parce que les restaurants, eux aussi, se sont adaptés à ces nouveaux comportements… À l’occasion du Sirha, le cabinet Food Service Vision a dessiné les contours de quatre grandes familles d’influences sur l’art et la manière de se restaurer à la veille des années 2020. À ces familles correspondent des façons d’agrémenter une table, un comptoir, un mange-debout…
- Verre incassable et inox qui dure
Ainsi, derrière le libellé ‘conscience’, on voit poindre le développement durable : manger moins pour manger mieux. Un principe qui va de pair avec une certaine simplicité en matière de verres et de couverts. Pas de chichis et fini le gaspi. On va à l’efficace, au verre incassable et à l’inox qui dure. On mise aussi sur le made in France, circuits courts obligent. Que ce soit dans les grandes maisons de porcelaine pour les gros volumes ou chez les artisans d’art pour les ‘micro restos’ de quelques tables seulement.
- Plats à partager et cuillère unique pour servir comme à la maison
Quant à la famille d’influence baptisée ‘mieux-être’, elle cible le naturellement bon. Autrement dit, les menus bio ou encore ceux qui affichent la provenance de leurs produits. À ce parti pris, les arts de la table se font plat à partager, cuillère unique pour servir les convives comme à la maison, carafe pour une eau filtrée, aromatisée, une boisson détox ou pour du vin. Une simplicité, ici aussi, qui s’accorde avec les soupes, les risottos, les salades, tous préparés avec des produits de saison.
- Assiettes anciennes et contemporaines font bon ménage
Troisième source d’influence : les ‘territorialités’. Le pluriel est utilisé pour satisfaire la génération du “en même temps”. Ici, on cible à la fois les produits locaux et les cuisines du monde. Le proche et le lointain. Les légumes du potager d’à côté et les épices venues d’ailleurs. Pour les mettre en valeur, on n’hésite pas à oser le dépareillé sur la table. On mélange les styles d’assiettes, anciennes et contemporaines. A l’instar des plats aussi bien chinés dans une brocante que rapportés ou importés d’une destination exotique.
- On ose tout pour “créer une émotion”
Enfin, pour la quatrième famille de tendances, le cabinet Food Service Vision parle d’‘expérience augmentée’. Décoration et mise en scène d’une table sont une véritable plus-value, surtout à l’heure des réseaux sociaux. Car ils suscitent la curiosité des clients, les incitent à revenir, les motivent à ‘instagrammer’. Forme insolite d’un verre à cocktail, vaisselle colorée, couvert inattendu - comme la cuillère fourchette Georgette pour déguster une soupe - … on ose tout, comme dans un spectacle, pour “créer une émotion”, sortir des sentiers battus. À cela s’ajoute la notion de praticité : en quelques clics, on peut commander, payer, se faire livrer et faire venir ainsi toute l’atmosphère d’un restaurant jusqu’à chez soi.
Publié par Anne EVEILLARD