Dans toutes ses fonctions électives, André Daguin sut faire preuve d’innovation face aux défis que la profession devait relever. En communicant avisé, il savait attirer l’attention des médias et des politiques, jouant à merveille son personnage emblématique de la gastronomie, n’oubliant jamais une occasion de faire la promotion de son cher pays gascon. Entre une assemblée départementale tenue à… Edimbourg (les invités s’en souviennent autant que le personnel de l’Airbus réquisitionné pour l’occasion) et un congrès national en forme de provocation - à Toulouse, bien sûr - où le guest speaker fut un certain Jacques Borel -, le leader incontesté de la profession utilisait toutes les tribunes pour faire passer ses messages.
Et ils étaient nombreux : revalorisation des métiers, reconnaissance du secteur dans l’économie, rayonnement de la gastronomie française à l’étranger, modernisation des relations du travail dans les milliers de petites entreprises, instauration d’un label Fait maison. Sans oublier la baisse de la TVA en restauration pour laquelle il n’épargna ni son temps ni sa peine, volant d’une conférence à Bruxelles à un dîner à Clermont-Ferrand, harcelant les élus du palais Bourbon au moment du vote de la loi de finances, le président de l’Umih jouait habilement de son accent et de son béret gascon (“très utile pour attirer l’attention des cameramen à la sortie de l’Élysée”, confiait-il en souriant) pour plaider sa cause. Et il ne cachait pas sa joie quand il reçut, en 2009, un coup de fil de Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie, depuis Bruxelles, où elle avait arraché de haute lutte cette fameuse baisse de la TVA qui nécessitait un vote à l’unanimité. Sans André Daguin, pas sûr que la motivation politique eût été aussi efficace.
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Publié par Christian Bruneau