Alimentation durable : l'agroalimentaire se dote d'une charte de bonnes pratiques
Paris
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Le 29 juin, le Geco Food Service, référent des industriels sur le marché de la consommation hors domicile, a présenté un document valorisant "une alimentation durable en restauration". Un outil précieux à l'heure où 10 millions de repas sont servis hors domicile chaque année en France.
Publié le 17 juillet 2017 à 12:40
Danièle Broutin-Pichat préside le comité exécutif du GECO.
Le guide du GECO arrive à la veille des Etats généraux de l'alimentation.
Face aux idées fausses qui circulent
sur les entreprises agroalimentaires, notamment concernant la qualité de leurs
produits, il fallait agir. C'est ce qu'a fait le GECO Food Service,
fédérateur d'une centaine d'industriels qui fabriquent et commercialisent des
produits et services destinés à la consommation hors domicile (CHD). Cette
association, créée en 1976, vient d'éditer une Charte des bonnes
pratiques des entreprises agroalimentaires du food service.
Le fil rouge
de ce document ? L'alimentation durable. "Car nous travaillons sur des circuits courts et nous proposons des
produits locaux", rappelle Danièle Broutin-Pichat, présidente du comité exécutif
du Geco, également directrice Business Unit Food Service de Panzani. Un parti
pris en faveur du développement durable qui apparaît comme une évidence pour
ces industriels, réunis le 29 juin dernier à Paris. "Surtout à l'heure où près de 10 milliards de repas hors domicile sont
servis chaque année en France", souligne encore Danièle
Broutin-Pichat.
Présent au débat organisé entre les représentants des
industriels membres du Geco, le sociologue de l'alimentation Jean-Pierre Corbeau a expliqué : "Les mangeurs contemporains
valorisent l'inscription d'un produit alimentaire dans un paysage, dans une
histoire et les savoir-faire mobilisés pour que cet aliment parvienne jusqu'à
eux." Il a parlé "imaginaire" et "territorialisation", deux
mots clés de la "filière du
manger" pour "créer la
confiance des consommateurs" et même le "ré-enchantement de nos aliments".
"En moins de deux heures, on peut
tracer un produit"
La
charte s'articule autour de cinq axes de mobilisation pour les entreprises
agroalimentaires du Food Service. À savoir : être acteur du développement
des territoires pour une alimentation durable, améliorer la qualité des
produits, réduire l'impact environnemental, participer à la réduction du
gaspillage alimentaire (le taux de pertes et gaspillages est de 4,5% au niveau
de la transformation) et informer les restaurateurs.
Danièle Broutin-Pichat a également
insisté sur l'importance de la traçabilité, en prenant l'exemple du blé chez
Panzani : "En moins de deux
heures, on peut tracer un produit et en 24 heures, on peut identifier le lot du
blé et de quel champ il est issu. Ajoutons à cela plus de 19 000 analyses par
an chez Panzani et 700 notes de dégustation sur nos produits." À la veille
d'états généraux de l'alimentation, annoncés pour la mi-juillet, la charte
du Geco ne pouvait pas mieux tomber.