Courrier de renonciation aux repas : la ligne AN ne doit pas apparaître sur la fiche de paie ?

Photo
aurelie

mardi 2 août 2016

Bonjour,
nous mettons à disposition de nos collaborateurs un repas: le midi et le soir.
Certains nous ont fait un courrier de renonciation aux repas, en soit, pour x raison, ils ne souhaitent pas prendre leur repas. Donc ils ont fait un courrier.
Dans le cas, où un courrier atteste leur renonciation à ces repas, il n'y a pas lieu que la ligne AN ou "indemnités compensatrices de repas" apparaisse sur leur fiche de paye?
merci de votre retour,
aurélie

Photo
Pascale CARBILLET

mardi 2 août 2016

Au terme de l'article D.3231-13 du code du travail, les employeurs des CHR ont l'obligation de nourrir gratuitement leur personnel ou de leur verser une indemnité compensatrice. C'est l'employeur qui choisit de nourrir ses salariés ou de leur verser une indemnité, s'il ne peut pas ou ne veut pas fournir les repas. Dans les deux cas, ces avantages en nature, qui sont évalués à 3,52€ par repas doivent figurer dans le salaire brut afin d'être soumis à cotisations sociales.
Vos salariés ne souhaitent pas consommer leur repas, mais cela ne vous dispense pas de leur verser une indemnité compensatrice de nourriture. Indemnité qui ne sera pas retiré à la fin du bulletin de paie et augmentera de fait leur salaire net.
Ne pas verser l'indemnité ou l'avantage en nature nourriture dans le salaire brut vous expose à un redressement de la part de l'Urssaf.
Photo
Richard MIKDJIAN

mercredi 11 mars 2020

Bonjour,
Nous avons des salariés qui travaillent à temps partiel ils commencent le matin à 7 h et finissent à 11 h et reprennent le le lendemain pour faire les mêmes heures durant une semaine. Devons nous leur payer les repas ?
Photo
Pascale CARBILLET

vendredi 13 mars 2020

Difficile de répondre à votre question. Je dirais que vous n'avez pas à verser cette indemnité repas, si les salariés ne sont pas présents pendant l'heure de prise habituelle du repas autant pour le clientèle que pour le personnel. 11 heures me semble un peu tôt pour le service du repas à la clientèle, mais il faut encore voir à quelle heure votre personnel mange. Si c'est à 11 heures, vous devez verser une indemnité compensatrice, mais si cela est plus tard, vous n'avez pas à verser cette indemnité.
Photo
CINDY

jeudi 4 novembre 2021

Bonjour,
Je suis salariée dans un petit hôtel familiale sans restaurant. Nous ne servons que les petits-déjeuners sous mode buffet assez simple.
Je travaille 2 matins par semaines de 7h30 à 15h30 et 3 soirs de 14h à 21h.
Sur ma fiche de salaire on me décompte un avantage en nature repas pour chaque jour travaillé.
Hors, n'ayant pas de restaurant, la seule "nourriture" proposée sont les restes du petit-déjeuner buffet (viennoiseries, pain, jambon blanc herta, fromage sous plastique type emmental en portion, yaourt, céréales). Œufs durs, quand il en reste. Les fruits ne sont pas touchés et laissés au privilège des clients.
Les deux jours où je travaille du matin, mes collègues et moi-même avons droit à ce régime, qui ne me convient pas du tout car absolument pas équilibré (je souffre de 2 maladies autoimmunes touchant le foie et le système digestif qui n'arrange rien...). Les jours où je travaille du soir, il n'y a rien du tout (où des restes de pdj encore une fois). J'amène donc souvent de la nourriture de chez moi ou ne mange tout simplement pas.
Suis-je dans mon droit de demander une indemnité compensatrice dans cette situation dans laquelle le repas est systématiquement le même tous les jours de l'année et pas du tout équilibré voir inexistant ? Dois-je faire un courrier à mon employeur ou demander un justificatif médical pour appuyer ma demande afin qu'il ne puisse pas refuser ?
Je vous remercie pour votre aide.
Photo
Pascale CARBILLET

vendredi 5 novembre 2021

Dans la mesure où votre employeur n'est pas en mesure de vous fournir un repas correct (et non les restes du petit-déjeuner) il doit vous verser une indemnité compensatrice de nourriture et ne pas la déduire à la fin de votre salaire net dans la mesure où le repas n'est pas consommé. Vous êtes en droit de revendiquer un avantage en nature nourriture.
Ni le code du travail ni la convention collective nationale des CHR du 30 avril 1997 ne précisent la composition exacte du repas que l'employeur doit fournir à son personnel. Certaines conventions collectives ont pris le soin de préciser que le repas doit se composer d'une nourriture abondante, saine et variée, comme celle des chaînes d'hôtels et de restaurants qui précise, dans l'article 39, que "lorsque le personnel prendra ses repas dans l'établissement, la nourriture devra être saine, abondante et variée ; les repas devront se composer de hors-d'oeuvre ou potage, plat garni, fromage ou dessert, 1/4 de vin ou de bière ou de cidre ou d'eau minérale à consommer sur place". Il existe aussi une telle disposition dans la convention collective de la restauration rapide où l'article 42 précise : "Ce menu devra comporter quatre produits à raison d'un produit parmi les quatre grandes familles suivantes : entrée, plat principal, dessert, boisson."

Mais la convention collective des CHR ne comporte pas de telles mentions. Les salariés peuvent revendiquer un repas équilibré, c'est-à-dire un repas comprenant une nourriture saine, composée d'une entrée, d'un plat et d'un dessert. En effet, l'article L4121-1 du code du travail dispose que l'employeur est tenu, vis à vis de ses salariés, d'une obligation générale de sécurité. Il doit donc prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des salariés, l'alimentation étant l'un des éléments qui y contribue.

Sachez aussi que le programme national nutrition santé (PNNS) lancé en 2001 a pour objectif général d'améliorer l'état de santé de l'ensemble de la population, en agissant sur l'un de ses déterminants majeurs, la nutrition. Dans le cadre de ce plan, des textes réglementaires ont été pris sur la qualité nutritionnelle des repas servis en restauration scolaire ou collective, et notamment sur la diminution du sel dans les plats préparés par les industriels et par les collectivités. Dans le PNNS 2011-2015 figure une mesure prévoyant de développer les chartes d'engagement des entreprises au profit des salariés. Partant du constat que les salariés passent plusieurs heures par jour au sein de leur entreprise, qu'ils y prennent notamment leur repas et sont amenés à se déplacer pour s'y rendre, cette mesure rappelle qu'à cet égard, l'entreprise peut contribuer à la promotion d'une bonne nutrition. Si, pour l'instant, il ne s'agit que d'une charte applicable dans un premier temps aux entreprises de plus de 50 salariés, tous les employeurs doivent prendre en compte l'impact de la nutrition sur la santé de leurs salariés.
Photo
François

jeudi 4 novembre 2021

Incroyable ce confrère !
Votre employeur doit vous fournir un vrai repas entrée plat boisson, ou plat dessert boissons.

Dans le cas contraire, il doit vous donner l'indemnité compensatrice au lieu de l'avantage en nature

dans votre cas une indemnité pour votre service du matin et une autre pour ceux du soir. montant octobre 2021 brut est de 3.73 euro
Photo
Pascale CARBILLET

vendredi 5 novembre 2021

Tout à fait d'accord avec vous.
Photo
CINDY

mercredi 10 novembre 2021

Bonjour,

Je vous remercie beaucoup pour votre réponse. J'ai pu discuter à ce sujet avec mes managers ainsi qu'avec la comptable de l'hôtel directement. Ils m'ont expliqué avoir eu un redressement il y plusieurs années après contrôle de l'URSSAF car il n'y avait pas d'avantages en nature sur les fiches de paie et donc pas de cotisations. Ils ont ajouté les A.N. à ce moment là alors qu'il n'y avait pas de repas servis. Cela convenait à l'URSSAF. Et pour mes patrons cela n'est pas important car ils disent que les A.N. ajoutés en brut son déduit ensuite dans le net de la paie (sauf qu'on est imposé dessus tout de même!). Y aurait-il des problèmes avec l'URSSAF s'ils nous versent plutôt l'indemnité compensatrice ? Est-ce possible ? Qu'est-ce-que cela change pour eux ?
Le fait est qu'aujourd'hui, mes collègues et moi-même n'avons pas de vrai repas ni de pause obligatoire (pour la réception) durant la journée. Que nous avons des A.N. sur notre fiche de paie sur lesquels on est imposé et qui n'existent pas.
Je précise que je m'entends très bien avec mes employeurs et je ne veux pas leur attirer de problèmes ni que cela entache nos relations, cependant le sujet reste délicat et sensible.
La comptable, non spécialisée dans l'hôtellerie restauration à reconnu ne pas avoir de réelles connaissances sur le sujet et nous cherchons ensemble à ce que tout cela soit plus clair, et surtout légal.
J'ai insisté de mon côté pour leur expliquer que dans la situation actuelle, les indemnités compensatrices semblent obligatoires pour tout le monde... car même le veilleur de nuit qui n'a pas de repas à des A.N. qui lui sont comptés!
Photo
Pascale CARBILLET

mercredi 10 novembre 2021

Votre employeur s’est fait redresser par l’Urssaf car il ne vous versait pas d’avantage en nature ni d’indemnité compensatrice. Ce qui diminue la base des cotisations sociales. Mais dans la mesure où il ne peut pas vous nourrir, il doit vous verser une indemnité compensatrice à la place et ne pas la déduire en fin de bulletin de paie. Cette déduction lui permet de faire quelques économies sur le salaire versé. Mais ce n'est pas normal.
Quand l’employeur fournit le repas, on parle d’avantage en nature. Il figure dans le salaire brut et sera ensuite déduit du salaire net en fin de fiche de paie. Quand l’employeur ne fournit pas le repas, on parle d’indemnité compensatrice, qui figure dans le salaire brut aussi mais n’est pas déduite du salaire net car le repas n’a pas été consommé.
Au terme de l’article D3231-13 du code du travail, les employeurs des CHR ont l’obligation de nourrir gratuitement leur personnel ou de leur verser une indemnité compensatrice. Cette obligation est soumise à la double condition que l’entreprise soit ouverte à la clientèle au moment des repas et que le salarié soit présent au moment desdits repas. Cette notion de présence doit s’entendre au sens large et intégrer les périodes de la clientèle mais aussi celles du personnel.
C’est l’employeur qui choisit de nourrir ses salariés ou de leur verser une indemnité, s’il ne peut pas ou ne veut pas fournir les repas. Dans les deux cas, ces avantages en nature ou indemnités compensatrices sont évalués à 3,76 € par repas depuis le 1er octobre, et doivent figurer dans le salaire brut afin d’être soumis à cotisations sociales.
Photo
François

mercredi 10 novembre 2021

Pour l'Ursaff c'est simple, c'est l'avantage nature ou l'indemnité qui sont obligatoire, (convention collective). C'est si l'employeur n'inscrit ni l'un, ni l'autre, qu'il y a un risque de redressement effectivement. Même si c'est rageant de devoir payer des cotisations sur des repas ... Vive les taxes françaises !
C'est donc l'un ou l'autre. En fonction de si le repas est fournis (un vrai repas) c'est un avantage nature, Si pas de repas... c'est simplement l’indemnité qui vous fait quelques euros de net en plus à la fin du mois.

J'invite ce confrère à vous verser l'indemnité d'office, c'est simple et clair pour tout le monde, et tout le monde est content, vous aurez quelques euros en net en+, et çà ne va pas coûter cher à l'entreprise.
Ou alors il vous fournis un vrai repas, avec la logistique qui va avec. L'indemnité est donc plus simple dans votre cas, en l'absence de restaurant.

Moi je donne l'indemnité d'office à mes 6 salariés, celui qui souhaite mangé un jour, coche sur la feuille d'heure comme quoi il a pris un repas. Et point barre ! S'il a mangé 10 fois, il aura 10 avantage au lieu d'avoir 10 indemnités. Son collègue qui n'a pas mangé aura lui plus d'indemnités. Et tout le monde trouve son compte.

Photo
CINDY

mercredi 10 novembre 2021

Merci François pour votre réponse. Alors nouveau rebondissement dans cette histoire. Mon employeur ne veut pas régler les indemnités compensatoires car ça lui coûterait 15'000€/an supplémentaire.
De plus la comptable a contacté l'UMIH. Apparemment ils disent que s'ils nous accorde un temps de pause de 1h obligatoire pour qu'on puisse sortir manger ça fait l'affaire et c'est décompté en A.N. ??? On m'a dit que ça chamboulerait les plannings de mettre ça en place et que c'est à notre désavantage (si on prend la pause on part plus tard du travail - par exemple je fais 7h30-15h30 et bien là je finirais à 16h30) car le/la réceptionniste du soir par exemple devrais venir me remplacer de 12h30 à 13h30, puis cette personne recommencerait ensuite le travail à partir de 14h jusqu'à la fin de son shift.... tout ça me semble bien compliqué.
Je pensais qu'on avait normalement obligation d'avoir minimum 20min de pause payée par tranche de 6h + un repas en A.N. ou une indemnité. Là on propose 1h de pause sans rien et au désavantage de tous les planning de réception. Je ne sais plus bien ce qui est légal et ce qui ne l'est pas dans l'histoire :(
Photo
Pascale CARBILLET

mercredi 10 novembre 2021

Il doit juste remplacer les avantages en nature par des indemnités compensatrices dans le salaire brut. Cela ne change rien pour votre employeur. En revanche, dans la mesure où il ne vous nourrit pas, il ne peut déduire ce repas a la fin du bulletin de paie? Ce qui veut dire qu'en déduisant la valeur d'un repas pour tous les salariés que l'employeur ne nourrit pas, il économise 15 000 € par an.
En matière de pause, sachez que votre employeur a l'obligation de vous accorder une pause de 20 mn après 6 heures de travail. Cette pause n'est pas payée et déduite du temps de travail. La loi ne mentionne pas de durée minimum pour la pause repas. Il est recommandé (mais pas obligatoire) que cette pause est une durée de 45 minutes. Souvent l'employeur fait coïncider la pause obligatoire de 20 mn avec la pause déjeuner et pourra accorder une pause déjeuner de 30 mn qui je rappelle n'est pas payée et doit être décomptée du temps de travail.
Votre employeur a eu des problèmes avec l'Urssaf, maintenant cela risque d'être avec l'inspection du travail.
Photo
François

jeudi 11 novembre 2021

CIndy, on s'étonne d'avoir du mal à embaucher dans la profession, avec des confrères ayant ce comportement, on comprends d'où vient une partie du problème.

D'accord avec PAscale Carbillet. D'autre part étant adhérent de l'Umih çà m'étonnerai qu'elle est eu cette réponse, ou alors mal interprétée. Certes vous laisser une heure pour aller déjeuner, c'est possible, mais ce n'est pas une heure rémunéré, et votre planning ce décale d'autant. Et vous avez de toute façon 3.73 euro brut d'indemnité. (il devrait changer de comptable)

Vous êtes combien de salarié ? parce que si l'indemnité repas lui coûte 15000 ... vous êtes très nombreux dans votre petit hotel.
Ce que visiblement votre employeur n'a pas compris, ou fait express de ne pas comprendre, c'est que quelques soit le cas, c'est OBLIGATOIRE dans le calcul de la paie d'avoir soit l'indemnité (3.73 euro brut), soit l'avantage (3.73 euro brut). Pour l'employeur çà ne change rien, que ce soit l'un ou l'autre niveau coût charge patronal. Pour vous quelques euros de net en plus pour l'indemnité, une retenu pour l'avantage en nature. L'avantage de l'indemnité pour l'employeur pas de repas à prévoir ou à préparer, concernant l'avantage en nature, si l'employeur calcule la totalité du cout du repas: matière première, le salaire des salariés qui prépare le repas, les charges électricité etc etc, et ben ... c'est vouloir faire des économies pour pas grand chose sur le dos du salariés. Dans tous les cas, le temps de pause du repas n'est pas payés, donc forcément votre employeur doit l'intégrer dans son organisation.

Comme dit Pascale Carbillet, l'inspection du travail va se régaler, et je pense l'ursaff aussi, et devrait changer de comptable pour la partie sociale.

Signaler un contenu illicite



Juridique

Ajouter un message

Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles