Un hôtel n’est plus seulement un lieu où l’on vient dormir. Bar, restaurant, boutique, salles de réunions, spa, librairie… sont autant de propositions qui s’ajoutent aux chambres et qui transforment l’établissement en lieu de vie. D’où l’importance de réussir le zoning : c’est-à-dire le choix des espaces et autres sens de circulation dédiés aux différents points de vente d’un hôtel. Réception comprise.
À ce titre, Youri Sawerschel, fondateur de Creative Supply, cite en exemple l’hôtel Le Grand Quartier, à Paris (Xe) : la cour jardin, située au cœur de l’établissement, dessert à la fois l’hôtel, le café, la boutique et les salles de réunion, baptisées 'studios'. Un esprit 'place de village', qui bouscule les codes de la réception classique, tout en facilitant les déplacements des clients et leur appropriation des espaces.
Youri Sawerschel parle aussi de “circulation des flux”. Des flux de clients qui se laissent surprendre par la présence d’un fleuriste devant l’entrée du restaurant du Ace Hotel à Londres, ou par “la galerie qui monte ”, galerie d’art située dans l’escalier de l’hôtel parisien French Theory (Ve). Le consultant et patron de Creative Supply suggère d’investir “toutes les parties communes qui peuvent l’être”. Sans oublier l’ascenseur.
Comme l’a fait Julie Gauthron dans l’hôtel Exquis, à Paris (XIe). La décoratrice et fondatrice de l’agence Exquise Esquisse, a confié la cage d’ascenseur de l’établissement à un artiste qui en a bombé tous les murs. “Les clients se souviennent d’une réception, de couloirs ou d’un ascenseur hors des sentiers battus”, souligne Youri Sawerschel.
Le consultant conclut avec “les trois principales questions à se poser pour réussir un zoning ” : quels sont les espaces que les clients vont investir durant leur séjour dans l’hôtel ? L’usage de chaque espace est-il cohérent avec le positionnement de l’établissement ? “Pas question, en effet, de créer un lieu de coworking dans le lobby d’un palace.” Enfin, optimise-t-on toujours assez ses mètres carrés ? Youri Sawerschel préconise, ici, d’éviter “les zones mortes”. Car non seulement elles ne sont pas rentables pour l’hôtelier, mais elles peuvent aussi plomber une atmosphère.
#zoning#
Publié par Anne EVEILLARD