Pascal Chardonnet : Le nouveau classement hôtelier oblige l'hôtelier à s'équiper en téléviseurs. Soyons réaliste, aujourd'hui, cette obligation est quasiment obsolète. La télévision n'est plus un instrument de vente, ce n'est qu'un support de communication et d'informations pour les professionnels. D'autre part, la France est l'un des tous derniers pays d'Europe à avoir conservé la redevance sur l'audiovisuel. On ne va plus au café pour regarder la télé. Les bowlings qui ont des télévisions et qui l'utilisent comme tuner pour l'affichage des scores doivent payer la taxe. Est-ce normal ? La contribution audiovisuelle, au lieu de favoriser son développement, freine nos entreprises dans le déploiement des moyens de diffusion de l'information et des nouvelles technologies.
Vous pointez aussi du doigt sa mise en recouvrement, qui pénalise une partie des saisonniers ?
P. C. : La taxe est payable fin avril, ce qui crée un vrai problème pour les saisonniers d'été qui n'ont pas encore la trésorerie nécessaire. Il existe des possibilités de délais de paiement, mais cela se traite au cas par cas. En outre, si l'établissement saisonnier bénéficie d'une ristourne, son montant est le même que l'on ouvre trois mois ou neuf mois. C'est injuste pour une partie des saisonniers d'hiver. Plus généralement, l'acquisition de postes de télévision impose un principe d'amortissement qui n'est pas forcément un atout comptable. La redevance sur les téléviseurs a été établie par la loi du 31 mai 1933. Il y a 80 ans. Quand la loi fut instaurée, il y avait une centaine de postes France. Aujourd'hui, 98% des foyers sont équipés. Le parc et les conditions d'exploitations sont totalement différents.
Pourquoi le choix d'une pétition ?
P. C. : Nous souhaitons récolter un maximum de signatures et je demande à tous les indépendants de se joindre à cette démarche. Ensuite, nous comptons écrire au gouvernement et faire des propositions qui collent à la réalité économique de nos entreprises et de l'évolution de la société. Comme je l'ai souligné lors de l'assemblée générale de la CPIH Hautes-Pyrénées, qui a eu lieu en février à Lourdes, être indépendant ne veut pas dire être seul. Lors de mon élection à la présidence du département, j'avais à coeur de faire entendre nos voix auprès de Paris et de notre ministère de tutelle. Ce sujet sur la redevance nous tenait à coeur et c'est devenu un dossier prioritaire pour la CPIH. Nous avons choisi le principe de la pétition parce qu'elle permet à chacun de s'exprimer sur un sujet commun.
Publié par Propos recueillis par Sy.S.