Choix, confort
et style s'offrent dorénavant aux chefs quand ils choisissent leur tenue de
travail. Cette liberté est particulièrement appréciée par Benoît Bordier, qui s'apprête à ouvrir
son premier restaurant à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Le Saint-Joseph. "On a la chance d'avoir du choix et l'on peut
vraiment faire transparaître une identité à travers sa tenue",
explique-t-il. Veste à zip, polo, t-shirt, converses, chaussures de sécurité,
le chef a déjà tout essayé dans ses précédents postes, en suivant plus ou moins
la tendance. "À une époque, j'aurais voulu me
démarquer, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'important pour moi, à
43 ans, est de me sentir bien. En l'occurrence, j'ai choisi une veste
blanche de forme classique, avec un col et des poignets de chemise. Je porte
également un pantalon de ville, qui désacralise un peu la chose, et un tablier
à bavette. Il est comme un bouclier de protection sans lequel je ne pourrais
pas travailler." Benoît Bordier considère sa tenue comme de "vrais habits" qu'il n'hésite pas à
comparer à un costume trois pièces pour d'autres... Il peut les porter pour
aller à un rendez-vous extérieur, à la banque par exemple : "Je mets un pull sur la veste et je suis prêt."
"Une deuxième peau"
Stéphanie
Le Quellec, chef exécutif du Prince de Galles
(Paris, VIIIe), a elle aussi choisi avec soin ses vêtements de
cuisine. Elle qui porte sa veste à même la peau a choisi une matière douce, non
transparente, avec un tissu renforcé à l'encolure, à la boutonnière et aux
manches. "C'est un vêtement que l'on porte
douze heures par jour, c'est comme une deuxième peau. Il faut que ce soit
confortable, mais aussi élégant et sobre pour représenter la maison",
souligne-t-elle. La boutonnière a été choisie droite et non pas croisée, le col
est ouvert sans être décolleté, plus adapté pour une femme. Si elle retrousse
les manches le matin, elle les porte longues pendant le service : "Je trouve cela élégant et je ne peux plus faire
autrement." Même chose pour le tablier : "Je ne peux pas débuter le service tant que je ne l'ai
pas, sinon je me sentirais toute nue", plaisante-t-elle.
Stéphanie Le Quellec a également opté pour un tablier sans bavette, de teinte
gris clair, légèrement fendu sur le côté pour plus de praticité et d'élégance.
Une couleur que l'on retrouve également à l'intérieur du col qu'elle porte
haut : "Cela permet de ne pas voir les
traces de maquillage."
Aisance et dynamisme
Dans son restaurant Tomy & Co
(Paris, VIIe), Tomy
Gousset a fait le choix d'une tenue aux manches
courtes. Une habitude qu'il a gardée depuis son expérience à New York chez le
3 étoiles Michelin
Daniel Boulud :
"Le chef en
portait tout le temps et je me suis effectivement rendu compte qu'on avait plus
d'aisance dans cette tenue. Et que ce soit en cuisine ou en salle, cela renvoie
une image dynamique. Cela montre que le chef met les mains à la pâte et qu'il
cuisine", affirme-t-il. Tomy Gousset porte un
polo ou une veste à manches courtes et un tablier, indispensable pour lui
aussi, avec bavette et de préférence de couleur. "J'ai choisi une marque que j'ai
découverte aux États-Unis, j'aime beaucoup la qualité et l'épaisseur du tissu."
Et pour changer des pantalons de
cuisine classiques, le chef porte un jean, pour un "côté rock".
Publié par Caroline MIGNOT