Pour les 250 stations de montagne françaises, l’hiver 2021 a été “la meilleure saison de tous les temps”, rappelle Jean-Luc Boch, président de l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). D’après l'observatoire national des stations de montagne, la saison à venir risque de pulvériser tous les records, avec un taux d'occupation prévisionnel en hausse de 7 % par rapport à l’hiver précédent. “Il y a un réel engouement pour le ski et la montagne, poursuit Jean-Luc Boch. On espère dépasser les 53 millions de journées skieurs. On oscille entre 80 et 85 % de taux d’occupation des lits commerciaux pour les vacances de Noël, même s’il faut toujours être très prudent avec les chiffres de réservation.”
Les Français constituent la majeure partie des visiteurs (entre 50 et 90 % de fréquentation, selon les stations et les massifs). Mais les étrangers (Britanniques, Belges, Néerlandais…) sont également de retour. “Malgré toutes les contraintes actuelles - la guerre russo-ukrainienne, l’augmentation sans précédent des prix de l’énergie, la Covid, une inflation galopante -, il y a un besoin d’évasion, d’espace et de nature. Plus c’est compliqué autour de vous, plus vous avez besoin de souffler”, estime Jean-Luc Boch.
Des marges érodées
Ces perspectives sont très prometteuses pour les professionnels du tourisme, même si quelques inquiétudes subsistent. Les coûts de l’énergie conjugués à l’inflation se répercutent en partie sur le prix des forfaits, dont l'augmentation se situe dans une fourchette de 3 à 8 %. Les tarifs des hébergements ont grimpé, quant à eux, de 8 à 10 % pour l'hôtellerie. “Les professionnels ont su rester raisonnables, mais cela va rogner leurs marges”, admet-il.
Côté main-d’œuvre, les recrutements sont toujours délicats : “La situation est un peu meilleure que l’hiver passé, les saisonniers reviennent. Mais il y a encore des difficultés pour trouver du personnel qualifié comme les éducateurs pour jeunes enfants dans les crèches garderies, les chefs de cuisine ou les chefs de rang…” Afin de faciliter la venue des saisonniers, les collectivités locales réclament notamment la possibilité de les héberger dans des logements sociaux.
Publié par Violaine BRISSART