La conférence des p.-d.g. a conforté cette impression. Y participaient Sébastien Bazin (Accor), Steve Joyce (Choice), David Kong (Best Western), Gérald Lawles (Jumeirah) et Arne Sorenson (Marriott), qui représentent à eux seuls 25 000 hôtels sur la planète. S'exprimant à propos de la conjoncture internationale, Steve Joyce a déclaré : "Nous sommes au milieu du gué, après la reprise de la croissance aux États Unis. Les prochaines années devraient être encore meilleures." Gérard Lawles a confirmé ces propos, en ajoutant que son groupe profitait de l'essor économique de Dubai (du fait de son appartenance à l'émirat). David Kong et Arne Sorenson, ont rappelé la très bonne année que représentait pour eux 2014. Sébastien Bazin a souligné l'importance de l'accord signé avec China Lodging, qui permet à Accor de s'installer durablement et rapidement en Chine, avec une prévision de plus de 400 hôtels à ouvrir dans les quatre prochaines années.
Des OTA qui ne font plus peur
Le sujet de la distribution a été également évoqué, mais de façon positive, afin d'étudier les stratégies adoptées par chaque groupe pour attirer le visiteur. Sébastien Bazin a évoqué les objectifs du Plan digital lancé en novembre 2014, devant permettre à Accor de reprendre la main sur ses clients, face aux agences en ligne. Il s'agit de suivre le client depuis la programmation de son voyage jusqu'à son retour, en le fidélisant à travers de nouveaux outils. Arne Sorenson, p.-d.g. de Marriott a surtout souligné le savoir-faire des opérateurs qui parviennent à améliorer "l'expérience client en apportant plus de valeur ajoutée, notamment au travers des programmes de fidélité". David Kong, de Best Western, a tenu à souligner l'importance d'un média social comme Tripadvisor qui permet aux hôteliers de garder le contact avec le client en lui répondant immédiatement, qu'il considère comme "une façon d'améliorer encore l'accueil et le service rendu".
Enfin, les cinq dirigeants ont reconnu l'importance du phénomène Airbnb, tout en le relativisant. Sébastien Bazin a toutefois déclaré qu'Airbnb allait très vite prendre de l'ampleur et ôter des parts de marché au secteur. Pour Steve Joyce, l'une des solutions consisterait à imposer les mêmes contraintes fiscales à Airbnb qu'aux hôteliers, afin de rétablir l'égalité de concurrence. Une thèse approuvée par tous, et un nouveau combat pour les années qui viennent.
Publié par Catherine AVIGNON