Titres-restaurant : les organisations professionnelles de la restauration boycottent les assises de la restauration

Suite aux annonces de la réforme des titres restaurant par Véronique Louwagie, ministre déléguée aux commerces à l’artisanat et aux PME, les principales organisations professionnelles de la restauration en désaccord avec une majorité des propositions, ont décidé de boycotter les assises de la restauration et des métiers de bouche dont la prochaine réunion a lieu mardi 1er juillet. Organisations professionnelles qui demandent à la ministre de revoir sa copie avant de présenter le projet de loi au parlement en septembre.

Publié le 01 juillet 2025 à 15:43

La réforme des titres restaurant a été initié par les différents gouvernements et plus récemment par la ministre Véronique Louwagie donnant lieu à 4 mois de discussions avec l’ensemble des acteurs concernés : représentants des salariés, des employeurs, des commerçants, des restaurateurs et des émetteurs des titres restaurant.

Les organisations professionnelles de la restauration : L’Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), le GHR (Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France) et le Snarr (Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide) qui attendaient beaucoup de cette réforme sont très déçues et considèrent qu’ils n’ont pas été entendus. Ils déplorent que dans le cadre de ces échanges, ils ont été d’avantage informées que consultées, avec des décisions déjà arrêtées en amont.

Les organisations professionnelles de la restauration enjoignent la ministre à ajuster son projet de loi avant son dépôt au Parlement en septembre.

Ils considèrent que les annonces actuelles sont déconnectées des enjeux cruciaux du secteur. Dans ce contexte, ces organisations, qui étaient pourtant investis dans le cadre des Assises de la Restauration et des métiers de bouche, portées par la Ministre, se retireront des prochains groupes de travail et discussions.

Ils sont contre la pérennisation de l’usage des titres-restaurant en grande surface. Déplorant une mesure qui est autant inacceptable que dangereuse pour l’équilibre du dispositif et la santé économique des entreprises du secteur de la restauration. Cette dérogation, initialement temporaire et justifiée par une inflation de +6,8% en 2022, devient définitive alors que l'inflation est retombée sous les 2%. Elle constitue un cadeau injustifié à la grande distribution au détriment des restaurateurs.

 Le double plafond n’a pas été retenu 

Si l’élargissement aux dimanches est retenu, le double plafond, condition sine qua non du soutien des organisations au projet, a été abandonné malgré sa faisabilité. Les organisations proposaient de conserver le montant de 25 euros autorisé pour les commerces alimentaires de détail et la restauration, avec un plafond réduit pour la grande distribution (10 euros par exemple).  

Cette mesure, également souhaitée par les émetteurs, est réaliste : elle a déjà été expérimentée et mise en place avec succès à la sortie du Covid, confirmant sa faisabilité et sa bonne compréhension par les Français 

Pour les organisations, le double plafond permettrait de redonner du sens au titre-restaurant qui a été vidé de sa substance en chèque « caddie », tout en préservant la flexibilité pour les consommateurs. Cette proposition est d'autant plus vitale que les titres-restaurant représentent 10 à 20% du chiffre d'affaires des commerçants de bouche, et jusqu'à 40% dans les zones d'entreprises.

Par ailleurs, le double plafond est une solution de compromis concédée par la restauration qui permettrait de concilier la liberté d'utilisation des titres-restaurant dans les différents canaux de distribution – restauration et grande distribution – tout en préservant l'objet initial et la nature de ce dispositif, ainsi que l'équilibre de son ouverture aux différents secteurs.

 

Un secteur en difficulté méprisé par la réforme

Les organisations tiennent à rappeler que le secteur de la restauration traverse une période critique avec des marges historiquement basses de 3% selon l'Observatoire Fiducial et une augmentation des défaillances d'entreprises de 20% au 3ème trimestre 2024. Dans le même temps, la part de marché de la grande distribution dans les titres-restaurant est passée de 22,4% en septembre 2022 à 31,2% en mars 2025, tandis que celle des restaurateurs chutait de 9,2 points sur la même période, représentant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires détourné.



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